Villa Les Roches
Pontaillac n°2
- ZPPAUP
Bénéficiant d'une position exceptionnelle, qu'elle doit à un caprice du parlementaire Pierre Pradié, propriétaire de la villa voisine Cordouan, Les Roches a vu le jour vers 1885, à la demande de Bernard Lacoste, un cafetier de Saint-Yrieix, en Haute-Vienne, qui y installa le Grand Café de Pontaillac. De toute évidence, les affaires de Bernard Lacoste ne furent pas aussi florissantes qu'espérées puisqu'il fut dans l'impossibilité de régler son entrepreneur de maçonnerie, Auguste Rateau. Homme de caractère, celui-ci décida de faire valoir ses droits et obtint la saisie conservatoire du Grand Café de Pontaillac, juste avant qu'il ne soit ravagé par un mystérieux incendie, en septembre 1888, si bien que c'est un terrain portant des ruines qu'Auguste Rateau se fit adjuger l'année suivante. Aussitôt, il dessina de nouveaux plans afin de faire bâtir une autre villa qu'il nomma, non sans humour, Surprise. À peine achevée, Surprise fut achetée en 1891 par Emmanuel Tier de Bart de Brusley, un riche propriétaire des environs de Montguyon, qui la rebaptisa Les Roches, avant qu'elle ne passe entre les mains de la famille Firino, de Cognac, après la première guerre mondiale.
Décrite lors de la vente de 1891 comme une demeure posée sur un soubassement en pierres renfermant une cuisine équipée d'un fourneau économique, un office, un chai, trois chambres de domestiques, un cabinet d'aisance et un corridor donnant accès à un escalier, la villa était un édifice en briques et pierres comprenant trois niveaux habitables, dont un aménagé sous les combles d'un toit à croupe* couvert d'ardoises. Le rez-de-chaussée était composé d'un vestibule, avec sa cage d'escalier, d'une antichambre, d'un salon, d'une salle à manger, d'une chambre à coucher et d'un office monte-plats, tandis que le premier étage renfermait quatre chambres à coucher, trois cabinets de toilette et un cabinet d'aisance, et le second étage sous combles comprenait trois chambres ainsi que différents cabinets de toilette.
Depuis qu'elle a été radicalement transformée, au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'ancienne villa imaginée par Auguste Rateau a changé d'identité. Un pudique manteau blanc est venu cacher ses tapageuses briques rouges, tandis que le niveau sous combles disparaissait au profit d'un second étage à part entière. Celui-ci était alors couronné d'une terrasse masquée par un rang de balustres venu également sertir le sommet de la tour à pans conférant aux Roches son rang de villa de type castel. Dans le même temps, un mur de défense contre la mer, érigé au pied de la falaise et conçu à la manière d'une enceinte crénelée flanquée de tours, donnait aux Roches un air de délicat palais de la Riviera posé sur la plate-forme d'un ancestral château fortifié.
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