Architecture 1950
Elle a trouvé à Royan un terrain d'expérimentation idéal... La guerre ayant rasé absolument tout le centre ville, on donna carte blanche aux architectes des années 50 !
Article publié le lundi 25 octobre 2010
Fraîchement diplômé de l'École du Louvre, Denis Butaye est nommé conservateur du Musée de Royan. Il découvre l'architecture balnéaire 50 et tombe sous le charme.
Denis Butaye, Conservateur du musée de Royan
Septembre 2003
Royan possède un charme patrimonial indiscutable. En découvrant les chef-d'œuvres incontournables des années 50, on est fasciné par l'élégance des formes, la sveltesse des envolées architecturales et l'intelligence de la composition. La hardiesse des volumes défie l'espace jusqu'alors contenu dans les règles propres aux matériaux classiques.
Mais, bien davantage que l'émotion ressentie devant la majesté de l'église de Gillet, les courbes avantageuses du Marché de Simon, les citations stylistiques brésiliennes de la gare routière, il est des œuvres moins connues, plus intimes que l'on doit apprivoiser avec patience et attention.
Les villas qui scandent l'espace urbain de Royan fourmillent de détails techniques à découvrir. «Les émotions urbanistiques et architecturales sont des émotions techniques». écrivait Jean Prouvé. Le jeu de lumière sur une terrasse, les envolées de marches, le galbe d'une colonnette, la délicatesse d'un portique, la multiplicité des ouvertures ou la finesse d'une corniche donnent à chacune une personnalité qu'il nous faut apprendre à connaître pour en saluer l'intelligence de son concepteur.
Pour ces nouvelles Journées du Patrimoine, j'engage chacune et chacun à se promener dans sa ville pour la redécouvrir avec ce regard ouvert et émerveillé qui permet la rencontre avec l'inattendu.