Architecture 1950
Elle a trouvé à Royan un terrain d'expérimentation idéal... La guerre ayant rasé absolument tout le centre ville, on donna carte blanche aux architectes des années 50 !
Article publié le jeudi 10 juillet 2008
Dans une maison de dentiste à Royan, emblème de l'architecture de la reconstruction de Royan, comment séparer vie de famille et vie professionnelle...
- Une façade de balcons ; vue directe sur la plage au-delà de la route.
- Indépendance des accès.
- Utilisation de claustras de formes différentes.
- Matériaux neufs dans l’exécution du mobilier.
- Architecte : Yves Salier à Bordeaux.
La forme “arc de cercle” est due à l’obligation faite à l’architecte de trouver un raccordement entre une bande continue d’immeubles et le siège des Ponts et Chaussées, construit jadis par lui-même.
Le programme était assez particulier puisqu’il fallait combiner vie privée et vie professionnelle ; en fait il y a, sur trois niveaux, trois appartements, un cabinet de consultation et des dépendances comportant garage, buanderie, chaufferie et un petit laboratoire de prothèse. La circulation devait être réalisée en laissant à chacun son indépendance, clientèle et occupants ne devant pas se rencontrer.
Au rez-de-chaussée, sur la gauche, les malades accèdent par une entrée particulière à la consultation installée au premier étage ; l’escalier extérieur qui y conduit est composé de dalles de béton en cailloux lavés sur crémaillères en béton. Un bâtiment en annexe, dans le jardin, abrite le laboratoire de prothèse.
Au centre, un petit appartement comprend séjour, chambre, salle de bains et cuisine ; son entrée est de plain-pied sur le jardin abrité.
Un troisième accès mène à l’escalier des appartements des étages supérieurs ; à droite enfin, le double garage, la buanderie et la chaufferie.
Le premier étage est cerné d’une galerie qui court tout le long de la façade, l’arrivée des patients étant dissimulée derrière un mur de claustras en éléments de béton préfabriqué en ciment blanc.
La partie professionnelle se compose ainsi : hall d’entrée avec salle d’attente cloisonnée par un mur courbe en dalles de verre, bureau, laboratoire et deux cabinets dentaires.
L’appartement privé, auquel on accède par un escalier en béton armé recouvert de plaquettes de pierre dure, comprend une grande salle de séjour avec cheminée de pierre à foyer de briques, deux chambres, une salle de bains, deux lavabos et une cuisine. Au deuxième étage, l’appartement est analogue bien qu’avec une distribution de pièces un peu différente ; mais là encore, un vaste balcon borde la façade sur la mer.
Accès au cabinet dentaire
Toutes les menuiseries de façade sur la mer sont en Niangon verni, les autres en sapin. Les plafonds des deux appartements d’étages sont en contre-plaqué de chêne sur lambourdes, les autres en plâtre sur hourdis. Le sol de la salle de séjour du premier est en comblanchien, celui du second en carreaux de grès rouge. Deux systèmes de chauffage différents ont été adoptés : l’un au mazout pour le rez-de-chaussée et le premier, l’autre au gaz avec radiateurs d’aluminium pour le second. L’architecte, Yves Salier, de Bordeaux, a même étudié les détails du mobilier, mêlant harmonieusement bois, Formica, Cordoual et tubulaire.
Les cloisons de la salle d’attente sont en dalles de verre Nevada. Deux perspectives de la salle de séjour avec la large cheminée de pierre à foyer de briques et sa réserve à bûches. Le sol est en comblanchien, le plafond en contre-plaqué de chêne. Le rail assez écarté des baies permet, le soir, de dissimuler les radiateurs derrière les rideaux. Fauteuils de Knoll. Meuble en chêne à portes de Formica noir. La table, en chêne, sur pieds métalliques, est recouverte aussi de Formica noir. Remarquez le rangement des cannes à pêche suspendues dans le couloir.