Art Roman XIe et XIIe
L'Art Roman englobe une vaste période de 1030 à la moitié du XIIe siècle. Nombre d'églises de notre région ont été construites à cette époque. Arcs, voûtes en berceau et croisée d'ogives en sont les caractéristiques majeures. On ne rate pas une occasion de rappeler cette richesse du patrimoine local.
Article publié le lundi 20 septembre 2010
A Saint-Sulpice-de-Royan, un jardin à l'ombre du clocher
Un clocher roman, un terrain mis gracieusement à disposition par l'Évêché de La Rochelle, et des bénévoles, il n'en fallait pas plus pour que sorte de terre un vrai jardin médiéval avec son herbularius, son potager et bien sûr ses plantes toxiques.
La ville de Saint-Sulpice-de-Royan est située à quelques encablures de Royan. En Charente-Maritime, les églises romanes ne manquent pas et chacune a ses richesses. Celle de Saint-Sulpice-de-Royan, au-delà d'être l'une des plus belles de la région, abrite à l'ombre de son clocher un jardin médiéval. Ici, on plante, on bine, on sarcle et chacun y va de son râteau, de son sécateur ou de sa serpette. La grande ordonnatrice Francette Videau est fière d'y exercer son art. C'est une passionnée des jardins médiévaux. Mais comment lui est venu cet intérêt ? « En participant activement aux Fêtes romanes en pays royannais ! Après plusieurs expositions autour de thèmes moyenâgeux, je me suis dit qu'au pied de l'église de Saint-Sulpice se trouvait le lieu idéal pour mettre en pratique les conseils de Charlemagne édités dans le Capitulaire De Villis* . Et bien sûr, dans le même temps mettre en valeur ma commune. » L'Evéché de la Rochelle ayant mis à disposition le terrain, Francette se lance dans des recherches ardues aidée par Marie-Josée Tatin, une autre passionnée de l'époque médiévale. Aujourd'hui, jardin des simples, potager, jardin de Marie, plantes cosmétiques, tinctoriales et même carré de plantes toxiques, rien ne manque à l'appel. « Nous avons suivi les conseils de Charlemagne ! Le jardin est organisé en plessis et chaque carré accueille ses trésors. ». On visite les sens en alerte : on caresse la douceur ou la rugosité d'une feuille, on respire son parfum, on mémorise son nom. « Nous étions très fières d'une mandragore. Bien sûr, elle était dans le carré des toxiques et portait son étiquette. Un matin elle avait disparu, il ne restait plus que son trou... » Sûrement des adeptes d'Harry Potter qui voulaient vérifier que les racines criaient bien ! Une grande déception pour Francette Videau, mais elle ne désespère pas d'en retrouver un pied. Bien sûr cette histoire est anecdotique. Il reste beaucoup de merveilles... A chacun de découvrir les plantes, -les étiquettes sont très parlantes- et de s'émerveiller de leurs vertus découvertes dès le Moyen Age... Alors garance, belladone, bourrache, vulnéraire ou chénopode bon-Henri, pastel, pavot ou nigelles n'auront bientôt plus de secret pour vous !
Elisabeth Weiss-Vaesken
Le Capitulaire de Villis est un manuscrit du IXe siècle. Charlemagne y a rassemblé toute la législation pour la gestion des domaines de France. Et notamment, dans certains chapitres, la liste des plantes que l'on doit cultiver dans les jardins, plantes nourricières, médicinales et aromatiques.
Association Aux Portes de l'Océan,