Beau Fixe
Christian Vincent s'était aventuré à Saint-Palais-sur-Mer avec une jeune première devenue quasi star depuis, Isabelle Carré... Beau Fixe n'avait pas spécialement fonctionné au box office mais avait surtout confirmé un nouvel auteur tout droit sorti d'un succès très parisien : La discrète avec Fabrice Lucchini.
Réalisateur : Christian Vincent
Producteur : Alain Rocca (les productions Lazennec)
Acteur : Isabelle Carré, Elsa Zylberstein, Estelle Larrivaz, Judith Rémy et Laurent Gérard.
Site internet : lazennec.com (Production)
Récompenses : Deux nominations pour le César 1993 de la meilleure jeune espoir féminin pour Isabelle Carré et Elsa Zylberstein (Romane Bohringer vainqueur pour Les nuits blanches).
L'histoire :
Valérie a invité 3 de ses amies à venir réviser leurs examens de fin d'année dans sa maison de vacances familiale à Saint-Palais-sur-Mer en Charente Maritime. Elles se préparent un programme drastique de révision pour leur passage en 3e année de médecine mais, déjà, certaines rechignent. Les tensions et amitiés vont se faire et se défaire au fur et à mesure de ces 10 jours passés au bord de la mer. Un homme va s'immiscer entre elles : Francis, le cousin de Valérie, venu réparer les volets. Cette présence masculine dans cette histoire de femme sera synonyme de raillerie et de lynchage verbale envers le pauvre jeune homme.
Les lieux de tournage :
Les prises de vues seront faites essentiellement dans cette belle et vieille maison près du bord de mer à Saint-Palais-sur-Mer. On reconnaîtra également près de celle-c,i les carrelets, les abords proches du Pont du diable et la plage. Le front de mer de la ville sera également exploité pour une courte séquence de nuit. Seule une courte séquence se déroulera dans l'enceinte du supermarché Intermarché de Royan.
Une anecdote :
On a souvent entendu parler des professionnels du cinéma toujours occupés et peu prévenants envers les figurants autochtones. Lors du tournage, les habitants de la région ont pu remarquer l'extrême amabilité et gentillesse de l'équipe de tournage. Certains ont même eu droit au déjeuner avec l'équipe au complet dans la cantine fournie par la production. Dans l'équipe de production, le nom d'Alain Rocca (fondateur de Lazennec) est bien connu des cinéphiles (Un monde sans pitié, La discrète, etc.) mais un des 2 producteurs délégués du film, Christophe Rossignon, sera l'un des découvreurs de Matthieu Kassovitz en lui donnant la chance de tourner La haine quelques années plus tard avec la même société de production.
Notre critique :
Le film n'a pas bien fonctionné en terme d'entrée/salle (22090 à Paris) comparé à la 1e œuvre de son réalisateur Christian Vincent, La discrète avec Fabrice Luchini qui allait se dévoiler au grand public après ses passages chez Rohmer.
Le grand Rohmer justement que l'on pourrait reconnaître comme inspirateur dans ces histoires de mœurs initiées par Vincent et son co-scénariste Philippe Alard. L'histoire se veut simple : unité de temps (10 jours dans la maison pour réviser) et de lieu (une villa au bord de mer). Sans effet stylistique - et c'est tout à l'honneur du réalisateur - le film louche vers le cinéma d'auteur à la française sans franchir le cap de l'intellectuel de service. L'histoire de ces 4 jeunes filles et de ce garçon trouve une résonance intime où tout le monde peut plus ou moins se reconnaître.
Le talent de Vincent se confirme !
Pour l'anecdote, Christian Vincent a mis au goût du jour Luchini dans son 1er film et dans son 2e, les 4 filles seront largement utilisées dans le jeune cinéma français des années 90. Isabelle Carré est presque une star ; son dernier film et 1er opus de Zabou en réalisatrice marche très bien depuis sa sortie en début d'année (Se souvenir des belles choses). Elsa Zyberstein a également une très belle carrière cinématographique et théâtrale.
Hugues Blondet
En savoir plus : Filmographies de Christian Vincent et d'Isabelle Carré sur Allociné.