Talmont et Merveilles
Derrière l'image d'Épinal de l'église dominant l'estuaire, la presqu'île de Talmont cache une histoire singulière. Bâtie avec les pierres d'un port gallo-romain voisin, tour à tour anglaise et française, catholique et protestante, la ville faillit devenir un port américain, un avant-port de Bordeaux ou une marina avant d'échapper à la construction d'un pont sur la Gironde. Le récit de Bernard Mounier nous dévoile les secrets d'un village pas si tranquille ayant inspiré poètes et écrivains.
Extrait p. 18
Même si Talmont n'a pas vu passer une foule de pèlerins sur la route de Saint-Jacques de Compostelle, de méchants racontars couraient cependant sur des moines un peu naufrageurs, organisant la traversée de la Gironde :
Ils suggéraient aux passagers de nantir leurs bagages de vessies de porc gonflées, afin qu'ils puissent flotter, au cas où ils tomberaient à l'eau. À quelques encablures du rivage, l'embarcation était chavirée par son pilote, seuls surnageaient les bagages qui étaient récupérés par les moines...
La petite histoire
Dans les murs des bâtiments, on trouve de nombreux galets noirs ou bruns. Il s'agit de pierres de lest que les navires, arrivant de Nouvelle France au XVIIIe siècle, avaient embarquées pour compenser la légèreté de leur cargaison de fourrures. Arrivés en France, les navires se débarrassaient des galets, utilisés alors pour paver les quais, les routes et consolider les murs.
Plus d'information
Talmont et Merveilles sur la Gironde, Bernard Mounier, éditions Bonne Anse 2004