Arrière-petit-fils de Madeleine La Bruyère (qui inspira une partie de ses orientations et dont il a écrit la biographie : Maman Madeleine, mémoire d'outre-Saintonge, Croît vif, 1993), fils d'un médecin et d'une sévrienne, ce Jonzaçais polyglotte et novateur fait carrière à Cetelem (la plus grosse banque européenne spécialisée en crédit à la consommation). Il introduit dans cette activité le concept «d'usine clefs en mains» et implante sa société dans une vingtaine de pays. Très connu dans sa profession par son appartenance à plusieurs organismes internationaux et par ses conférences, il est l'auteur de la bible du métier, Histoire du crédit à la consommation, doctrines et pratiques (en collaboration avec Rosa-Maria Gelpi, La Découverte, Paris, 1994 : traductions en italien, espagnol, portugais, anglais UK, anglais US, chinois et japonais).
Parallèlement, François Julien-Labruyère publie un cycle d'études sur la ruralité :
- À la Recherche de la Saintonge maritime
- Géographie historique des côtes
- Rupella, La Rochelle, 1974 (prix Prince Murat de Chasseloup-Laubat, 1974, décerné par l'Académie de Saintonge)
- Notable en Saintonge, Mathieu Mayaudon, 1790-1873 (le cahier de comptes d'un maître de métairie, également prêteur, Quartier latin, La Rochelle, 1975)
- Paysans charentais, Histoire des campagnes d'Aunis
- Saintonge et bas Angoumois (préface de Jacques Le Goff, prix René Petiet 1984, décerné par l'Académie française).
Ce triptyque, conclu par De l'araire au tracteur (catalogue du musée agricole du château de Didonne, Association du musée, Semussac, 1983), va servir de socle à une série de quatre films sous le générique d'Identités paysannes (réalisation Gérard Guillaume, FR3 Limousin-Poitou-Charentes, Limoges, 1984). Il oriente alors ses travaux vers l'histoire culturelle de la région avec L'alambic de Charentes (Croît vif, Paris, 1989, prix du livre Poitou-Charentes 1989). L'auteur persévère dans cette veine socio-historique avec Enquête sur une marandaise (Croît vif, Paris, 1993), sur l'association ambiguë du folklore et des premières cartes postales, et par de nombreux articles et participations à des livres collectifs dont on retiendra surtout Écologie des pays charentais (Croît vif, Paris, 1999) et L'Abbaye aux âmes, histoire du festival de Saintes et de son abbatiale (Croît vif, Paris, 2001). Deux textes purement littéraires jalonnent cette production : Madame S., le «saintonjouet» (Croît vif, Paris, 1991), "supercherie régionaliste" publiée sous le pseudonyme de Jean Baraton, et un vagabondage, La Noyée de Royan (Arléa, Paris, 2000), où, sous prétexte de réminiscences suscitées par des photographies de René-Jacques et Jacques-Henri Lartigue illustrant la grande époque de la station, l'auteur s'essaie avec talent à la monographie familiale, voire à la sociologie. Il complète cette approche descriptive de son attachement charentais, plus particulièrement jonzacais, dans la longue postface qu'il donne à la réédition de "Ma Première Traversée de Madeleine La Bruyère" (Croît vif, 2004).
Membre (1984) puis directeur (1996) de l'Académie de Saintonge, à laquelle il donne un élan nouveau, notre homme-orchestre participe également aux Académies musicales de Saintes. Les Charentais lui sont surtout redevables de la création, en 1989, des éditions du Croît vif, tribune offerte à une large palette de sensibilités et de genres (de la thèse universitaire au roman ou au conte patoisant), rapidement devenues, à raison de sept à huit livres par an, la première maison locale (d'après le Dictionnaire biographique des Charentais, extraits de la notice établie par A. Léger).
François-Julien Labruyère,
Directeur de l'académie de Saintonge, Gérant du Croît vif
éditorial d'octobre 2005
L'occasion fait le larron, dit la fable. L'occasion est en l'occurrence un livre-événement et le larron un site internet...
Paraît en ce moment au Le Croît Vif un gros livre de 1472 pages. Il s'appelle le Dictionnaire biographique des Charentais et de ceux qui ont illustré les Charentes. Un dictionnaire sans précédent : il s'agit en effet du premier inventaire biographique couvrant les deux départements charentais et il confère aux Charentes une originalité, puisque aucune autre région française ne dispose à ce jour d'un ouvrage similaire.
De 1993 à 2004, une équipe de quarante-cinq rédacteurs (choisis parmi les meilleurs historiens des deux départements) a travaillé aux 5321 notices qui le composent, du passé le plus ancien au présent le plus actuel. Un grand témoignage de notre temps pour le futur...
De façon à le rendre encore plus complet et à l'actualiser en permanence, dès que sera atteint un nombre significatif de modifications et d'enrichissements, son contenu sera mis en base de données sur internet. Pour l'instant, on peut consulter la liste des notices et leur résumé (nom, prénom, dates, caractéristiques et auteur de la notice) : www.croitvif.com
Lecteur assidu de la Cybergazette, j'ai décidé de confier ce travail à Micro-Media en même temps que la refonte complète du site Croît vif qui sera effective d'ici à quelques jours. Et pour compléter le panorama, l'Académie de Saintonge vient d'inscrire le Musée du Patrimoine du Pays Royannais, à son palmarès 2005 et de confier à Micro-Media la création du site l'Académie de Saintonge dont Jacques Dassié qui en a préparé la conception et moi-même sommes particulièrement fiers.
L'expression de l'identité régionale passe encore peu par internet ; je suis persuadé qu'elle le fera de plus en plus. À ses servants d'en prendre conscience, l'exemple donné par le Pays Royannais ne peut que les motiver en ce sens.