Royan ville de Congrès

Article publié le 3 octobre 2013
par Marie-Anne Bouchet-Roy
Remerciements à Arlette Debiève

 

congrès 200Au lendemain de la 2e guerre mondiale, Royan fait le choix de la modernité et Claude Ferret et les architectes chargés de la Reconstruction, expérimentent et développent un style propre. Dans ce contexte, la ville est une des premières en France à se doter d'un Palais des Congrès. L'organisation de congrès est l'objectif principal de la municipalité mais, en l'absence d'expérience de ce type d'équipement, le projet laisse entrevoir une possible polyvalence.

Les débuts (1957 - 1966)

Inauguré le 31 août 1957, le Palais des Congrès se compose d'un vaste hall d'accueil et de documentation qui dessert la salle de conférence pouvant accueillir environ 1000 participants, entre le rez-de-chaussée et les balcons. Des galeries de circulation destinées à recevoir des expositions et un bar complètent le dispositif. Au premier étage se situe une salle de restaurant et un bar. Sur les deux niveaux, des salles plus petites permettent de rassembler des commissions. L'équipement est géré par un administrateur nommé par la ville de Royan.

Le premier congrès en mai 1957 est celui de la Fédération des Planteurs de Tabac, suivi du Rassemblement Protestant de l'Ouest et du congrès des importateurs de charbon en juin. Au total, 5 congrès et 17 manifestations diverses sont organisées cette année-là au Palais des Congrès.

1958 : 18 manifestations dont 4 grands congrès : l'Union des Coopératives de Céréales, la Conférence des Caisses d'épargne, le Congrès des blessés du poumon et le Congrès des parlementaires mondialistes.

Le 30 octobre de cette année, la salle du Palais des Congrès adhère à l'Association Internationale des Palais des Congrès. C'est une reconnaissance de la conformité de l'équipement aux normes fondamentales requises pour servir de lieu de réunion à des assemblées de caractère international. Deux villes seulement remplissaient ces conditions à l'époque : Cannes et Royan. Cette adhésion renforce le prestige de la salle de Royan et prépare l'avenir. Il est en effet encore impossible à cette époque de réunir les grands congrès internationaux plurilingues à Royan en l'absence d'équipements techniques coûteux et alors que l'hôtellerie de la ville reconstruite n'était pas encore suffisante.

 
synode protestant 1956

Avant même le premier congrès en 1957, le Synode Protestant de 1956 s'est tenu au Palais des Congrès de Royan, l'année de l'inauguration du Temple. Coll. Cl. Gerbault

 

1959 : 30 manifestations dont 7 congrès. Le principal est l'assemblée nationale des voyageurs, représentants, placiers de commerce et de l'industrie. À noter également le Congrès des Associations Internationales des Palais des Congrès ainsi que du 7 au 10 novembre le Congrès national des assistantes sociales.

1960 : 40 manifestations dont 8 congrès importants : la Fédération des syndicats d'ingénieurs et techniciens de l'agriculture ; la Fédération nationale des experts judiciaires ; les Associations sportives de la Banque de France ; l'Assemblée nationale des présidents des associations syndicales de Reconstruction de France ; les Poilus d'Orient ; l'Assemblée nationale de l'hôtellerie ; le Congrès de la mutuelle de l'industrie du pétrole ; le Congrès international des directeurs d'hôpitaux.

Grâce aux premiers aménagements du sous-sol du Palais, deux congrès purent avoir lieu en même temps. À l'origine, le rez-de-chaussée reposait sur des pilotis, mais la municipalité avait envisagé très tôt de combler cet espace. Dès 1960 est lancé un programme d'aménagement des sous-sols.

1961 : 32 manifestations dont 9 grands congrès avec, pour la première fois, trois grandes assises politiques : le congrès MRP ; le congrès radical socialiste et l'assemblée nationale des présidents de conseils généraux.

1962 : 60 manifestations dont 11 congrès.
 

 
palais des congrès colorisé
Square Kennedy

Le Square Kennedy à l'arrière du Palais des Congrès, coll.G. Moine

À cette époque, la saison des congrès se déroule d'avril à juillet puis reprend en septembre et octobre, prolongeant ainsi la saison. Il n'est pas envisagé de congrès en hiver et les élus et administrateurs ne pensent pas pouvoir organiser plus d'un congrès par semaine. Les progrès sont donc recherchés dans la qualité et l'importance des congrès. L'objectif est d'atteindre la classe internationale en organisant une interprétation simultanée des discours en trois langues au moins et de perfectionner les locaux pour la diffusion sonore et l'insonorisation. Enfin il est prévu de climatiser au moins la salle des séances.
Une des conditions de ce développement est l'élévation du potentiel général d'accueil de la station : « L'excentricité géographique de Royan et les mauvais chemins qui y mènent sont de nature à décourager les congrès venant de l'étranger et même de Paris. Aujourd'hui, on ne conçoit plus le lieu de congrès internationaux qui ne dispose pas d'un aéroport très proche ». (Royan bulletin officiel n°4 hiver 1963). De même, la qualité de l'hôtellerie répond aux besoins majeurs de la station mais pas à ceux de la clientèle des congrès internationaux particulièrement exigeante. L'Amiral Meyer, maire de Royan, parle alors de l'industrie des congrès qui doit permettre à la ville de maintenir son équilibre économique.

Livret publié dans les années 60. Coll. A. Debiève. Cliquez pour agrandir les photos.

 

La transition (1966-1977)

Palais années 60Cette préoccupation récurrente de s'adapter aux courts séjours, au tourisme itinérant et de développer des activités au-delà de la pleine saison, pousse les élus à envisager l'aménagement des installations d'accueil comme le Palais des Congrès. En 1965, des travaux d'aménagement du sous-sol (voir photo ci-contre de J. Daury) sont en cours, pour l'installation provisoire d'un centre audio-visuel (futur CAREL) qui ouvre en 1966. Le projet d'aménagement du Palais des Congrès entraîne également une modification de la gestion de l'équipement par étapes. Jusqu'alors, le Palais est administré par une personne désignée par la mairie. Le premier changement date de 1969, lorsque le maire, Jean-Noël de Lipkowski, donne son accord pour confier à la commission municipale du tourisme la tâche de superviser le fonctionnement du Palais et suivre la politique des Congrès. Le directeur du Palais des Congrès a des instructions très précises pour rendre compte de ses activités à cette commission.
Entre 1972 et 1975, les architectes Michel Legrand et Marc Quentin étudient le projet de transformation du Palais en centre polyvalent. En 1973, il était prévu au Palais des Congrès :

  • une salle d'exposition,
  • la bibliothèque municipale,
  • le musée,
  • le cercle culturel,
  • une salle de conférence et de projection,
  • les locaux de l'office du tourisme,
  • le logement de l'administrateur général.

L'existant devait être rénové : modification des sièges, sonorisation moderne, climatisation appropriée et traduction simultanée, agrandissement de la salle principale. Les locaux du CAREL - s'implantant dans des locaux propres - seraient reconvertis en salle des commissions.

Deux tranches de travaux sont prévues : extension et nouvel accueil en façade nord et nouvelle salle en sous-sol sous l'esplanade de Foncillon. Seule la première sera réalisée entre 1977 et 1978.

 
congrès france URSS

Émission d'un timbre pour le XIIIe Congrès national de l'association France-URSS à Royan les 2, 3 et 4 novembre 1973. 

 

Parallèlement, la gestion change de main. En 1973, lors d'un comité de direction de l'office du tourisme, il est mentionné que la gestion actuelle du Palais ne correspond ni à sa vocation ni à une possible augmentation du volume des congrès. La gestion du futur centre posera en effet des problèmes plus importants et délicats que l'Office Municipal du Tourisme (OMT) est à même de résoudre. « Il lui appartient de promouvoir une politique de Congrès en effectuant une prospection rationnelle d'une clientèle potentielle apparemment fort peu sollicitée ». L'OMT sollicite que la gestion lui soit confiée dès 1974, année test. Le 8 février 1974, le conseil municipal confie à compter du mois d'octobre 1974 pour 18 mois renouvelable la gestion du Palais à l'OMT. Le dernier gestionnaire du Palais, avant ce transfert à l'OMT, sera le Commandant Poinsot.
Le secrétaire d'État au tourisme intervient lors de ce comité de direction et conseille à Royan de se positionner sur les congrès régionaux et voyages récompenses organisés par les grandes entreprises. Les congrès nationaux se faisant par rotation dans les diverses villes, il préconise également l'adhésion à l'association France Congrès, association des Maires des Villes de Congrès. Créée en 1965, elle réunit des villes destinations dont les représentants, élus et professionnels, œuvrent ensemble au développement du tourisme d'affaires. Royan adhèrera à l'association en 1983.

Expo peinture fiac 1974

En 1974, le Palais des Congrès accueille une exposition de peinture dans le cadre du FIAC (Festival International d'Art Contemporain) de Royan.

1975 : 21 congrès sont organisés de février à novembre (la saison s'allonge) qui réunissent plus de 41 000 personnes. Parmi les plus importants, le congrès national des officiers mariniers (800 pers) ; le congrès départemental de la FNACA (500 pers) ; le congrès Promo-chaussure (450 pers.) ; l'assemblée générale de la mutualité agricole (400 pers).

1976 : Le Palais des Congrès est en travaux. Le casino municipal de Royan et le Sporting de Pontaillac reçoivent 9 congrès (proprement dits) d'avril à octobre et 1880 personnes, notamment le congrès national de l'Union Syndicale de la construction (400 pers) ou le congrès national des sages-femmes (400 pers.).

 

Le nouveau Palais des Congrès (1977-2004)

Le nouveau Centre polyvalent d'animation et d'activités culturelles ouvre en 1977 avec l'extension au nord et l'OMT qui gère l'équipement s'y installe en avril. André Chanut succède au Commandant Poinsot, dernier administrateur nommé par la ville. En 1982, il sera remplacé par Arlette Debièvre qui organisera les congrès et manifestations jusqu'en 2004. Les services de l'administration des congrès gèrent les réservations hôtelières et de loisirs jusqu'à la création de la centrale de réservation Royan Résa dans le cadre de la SEMGET (Société d'Économie Mixte pour la Gestion des Équipements Touristiques) en 1992.

Les nouveaux équipements du Palais des Congrès :

- 1 hall d'accueil de 220 m2 avec réception, téléphone, banque, vestiaires. C'est l'extension, "le cube", en façade nord.
- 1 salle de conférence de 441 places fixes, munies de sièges équipés pour la traduction simultanée en 4 langues.
- 1 hall d'exposition pouvant être équipé de 400 places mobiles par extension de la salle de conférence.
- 1 mezzanine à l'étage donnant sur la grande salle pouvant disposer de 50 places
- 6 salles de commission de 50 places ; 1 salle de commission de 70 places, 1 salle de commission de 80 places permettant des projections et enregistrements. L'ensemble est équipé d'une télévision intérieure donnant sur la grande salle avec possibilité de transmission du sol en 4 langues, dans les halls et les salles de commission
- 1 hall d'exposition à l'étage de 400 m2, adjacent à des salons de repos, possibilité de restauration pour 800 à 1000 couverts
- 4 bureaux et 1 salle de réunion à la disposition de l'organisation des congrès, cabines téléphoniques, télex, télévision, réservation SNCF, lignes aériennes, change.

Livret de présentation édité à la fin des années 1970. Coll. Arlette Debiève. Cliquez pour agrandir les photos.

 

Le premier congrès de 1977 est le Congrès National des Nageurs Sauveteurs. Il a lieu juste après les travaux, et il n'y a ni bar ni eau. Arlette Debièvre se souvient, avec ses collègues, d'avoir lavé les verres dans des bassines dans les toilettes.
Fréquentation : 53 706 personnes. 10 congrès proprement dits et 3110 personnes.

En savoir plus : Palais des Congrès et Guide architectural Royan 1950 de Antoine-Marie Préaut aux Éditions Bonne Anse

 

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