Braun, Fernand
(Domach (faubourg de Mulhouse); 12-03-1852 - Le Gua ; 1948)
Fernand Braun est formé à la photographie quand l'atelier de dessin pour filature de son oncle Adolphe Braun, où il travaille, se met à la photographie avec un album de fleurs puis avec des paysages. Son oncle s'installe en 1868 à Paris où il est le photographe officiel du pape Pie IX.
Fernand Braun quitte cet atelier vers 1883 pour s'installer photographe à Angoulême, puis vers 1895 à Royan rue Gambetta où il est également conservateur de la bibliothèque. En 1901, il se lance dans l'édition de cartes postales qui connaît un grand succès populaire. Cet Alsacien devient le photographe royannais le plus célèbre de la Belle Epoque car il édite plus de 4.000 clichés où Royan et ses environs, qu'il aimait tant, tiennent une place privilégiée. La qualité de ses cadrages et de ses tirages le classent parmi l'élite des signataires d'images en format 9-14.
En 1919, il cède son atelier et son magasin maintenant situés rue du Casino à son fils Félix démobilisé afin de se consacrer au sport - c'était un gymnaste confirmé - et à sa passion entomologiste de collectionneur de papillons et d'insectes. En 1935, il est l'un des créateurs et responsables du grand musée de Foncillon où il expose ses riches collections dans un très beau cadre au premier étage de l'ancien casino. Avec le terrible bombardement du 5 janvier 1945, il voit s'écrouler en quelques minutes l'œuvre de toute une vie, et ses clichés qui ont tant fait pour le rayonnement de Royan disparaissent.
Il termine ses jours dans la maison de retraite du Gua.
(Voir L'Avenir et le Cri de Royan avril 1948)
Guy Binot
Le 13 décembre 2012, Benjamin Caillaud, directeur artistique de la galerie Souchon à Royan, soutenait sa thèse de doctorat sur le sujet,
" Fernand Braun, photographe et éditeur à Royan (1895 - 1920)".
Il résume ainsi son analyse :
Le photographe français Fernand Braun (1852-1948) quitte les ateliers alsaciens de son oncle Adolphe Braun (1812-1877) en 1878 pour s'installer à Angoulême, en Charente. Profitant du marché porteur du portrait, le jeune entrepreneur prend une part active aux recherches sur le gélatino-bromure d'argent, une technique qui ouvre l'ère de l'instantané en photographie. Rejoignant les élites républicaines au sein de la société de gymnastique de la ville, le jeune homme exprime son sentiment de revanche face à la Prusse victorieuse de 1870. Gymnaste accompli et influent, les sentiments patriotiques du personnage le conduisent alors à rejoindre la Ligue des patriotes en 1884. Fréquentant Royan dès 1893, Fernand Braun s'installe en Charente-Inférieure en 1895 pour relancer ses activités. Inséré au réseau des élites conduisant le projet balnéaire de la cité et l'oeuvre républicaine d'instruction de la jeunesse, il entame une carrière d'éditeur de cartes postales. Le photographe créé à partir de 1900, un catalogue de milliers de clichés baptisé la Grande Série et valorisant les paysages et la vie des Charentais. Connaissant un succès phénoménal, la carte postale s'impose comme le medium de prédilection du début du XXe siècle. Les publications de l'éditeur témoignent alors des mutations des paysages régionaux ainsi que des évolutions sociales sur lesquelles le photographe porte un regard d'homme concerné et engagé. Cependant, le dynamisme de la Grande Série ralentit au début des années 1910 et l'auteur cherche de nouveaux débouchés pour son imagerie de cartes postales. L'année 1913 marque une rupture dans sa politique éditoriale et, davantage influencé par l'industrie touristique, le personnage renouvelle sa manière de mettre en image les territoires. La Grande Guerre remobilise l'éditeur dès 1914 et ce dernier s'attache alors à exposer les conséquences du conflit à ses contemporains. Néanmoins, ne produisant guère plus que des vues touristiques après 1918, la Grande Série s'arrête en 1920.
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