Saint-Etienne 1858 - Royan 1942
Novice chez les jésuites, militaire, puis personnage clé du mouvement anarchiste, orateur libertaire de qualité admiré par Benito Mussolini alors de gauche, libre penseur militant, fondateur du Libertaire, défenseur de Dreyfus. En 1903, il fonde l'école libertaire de la Ruche près de Rambouillet, publie le journal pacifiste Ce qu'il faut dire ! durant la Grand Guerre qui encourage les grèves dans les usines d'armement et les mutineries dans l'armée. En butte aux réactions du pouvoir, interdit de conférences, malade et ruiné, il cesse de publier son journal et ferme la Ruche.
Arrêté et condamné pour une affaire de moeurs en 1918, puis en 1921,  il publie encore l'Encyclopédie anarchiste de 1928 à 1934, sympathise avec l'Espagne rouge et devient un pacifiste intégral préférant l'invasion à la guerre. Ignoré, malade et sans ressources, il se retire à Royan pour se reposer en Juin 1939, avec son épouse qu'il a retrouvé après quarante ans de divorce. Bloqué par la guerre, hostile à la collaboration par antifascisme et à la résistance par pacifisme, il souffre de solitude, de faim (en un an il perd 15 kilos), et surtout de froid (sans combustible il ne peut faire de feu).
Il s'éteint complétement oublié le 14 juillet 1942. Le mouvement anarchiste veille maintenant sur sa tombe au cimetière des Tilleuls de Royan.

Guy BINOT

R. Lewin - Sébastien Faure et la Ruche ou l'éducation libertaire - Vauchrétien : Ivan Davy, 1989