Architecte (1849-1939), nommé architecte en chef des Monuments Historiques pour le département de la Charente-Inférieure en 1897. Chevalier (1886) puis officier de la légion d'honneur (1900), il est le fils de Maurice-Théodore Ballu (1817-1885), architecte concepteur de l'hôtel de ville de Paris. Il entre à l'école nationale des Beaux-Arts (promotion de 1868), où il est l'élève d'Auguste-Joseph Magne et de son propre père. Très vite, Albert Ballu se distingue et remporte de nombreux prix, dont le grand prix de l'exposition universelle de 1900.
La carrière de cet architecte est internationale. Parmi ses œuvres principales, il faut retenir le palais de justice de Charleroi, celui de Bucarest, l'achèvement de la cathédrale d'Alger, le pavillon de la république d'Argentine, l'exposition universelle de 1900. Albert Ballu est appelé dans les Charentes au titre d'architecte des Monuments Historiques et on lui doit la restauration d'un certain nombre d'églises des deux départements, en particulier celle des églises de La Jarne, d'Esnandes (1876-1877), de Châteauneuf-sur-Charente (1896, 1900, 1914), de Bassac (1904-1908), de Saint-Léger de Cognac (1913), de Bourg-Charente (1919). Il a également travaillé à la lanterne des morts de Saint-Pierre-d'Oléron et à la restauration de Notre-Dame de Surgères (1904-1911), où il inventa le dessin des arcs couronnant la partie supérieure du clocher (avec le concours de l'architecte rochelais Ernest Massiou). Parmi les monuments civils qu'il restaura, il faut retenir l'hôtel de ville et les tours Saint-Nicolas et de La Lanterne, à La Rochelle, le château de Neuvicq-le-Château (1915), secondé par Georges Naud. Albert Ballu est connu pour la qualité de ses relevés d'architecture, ce qui lui a permis de présenter des projets de reconstruction de l'église d'Esnandes au salon de 1877, des dessins de l'église de Fenioux, à l'exposition des Beaux-Arts de Paris, en 1887, et des dessins de celle d'Aulnay à l'exposition des Champs-Elysées, en 1891. On lui doit en outre un projet qui n'a pas abouti pour la tour des Baleines, dans l'île de Ré.

Frédéric CHASSEBOEUF