Foix, Louis de
Paris 1535 - vers 1602
Architecte et ingénieur du roi, son nom, dans la région, reste associé à son œuvre majeure, le phare de Cordouan.
Il travaille d'abord en Espagne, à des travaux d'horlogerie et à des ouvrages d'hydraulique, à Nantes au pont de Pirmil et au détournement des eaux de l'Adour en aval de Bayonne. On lui attribue la façade principale sur cour du château de Vayres (Gironde), entreprise peu après 1583 et achevée en 1589. La présence de Louis de Foix est attestée à Vayres en 1588.
Il arrive dans le Sud-Ouest après avoir été appelé en 1581 par Henri III, qui lui commande une expertise sur l'état de la Tour, dite des Anglais, bâtie sur le rocher de Cordouan, au large de Royan. Le rapport de Louis de Foix conclut que la tour ne peut être réparée à moins de 50 000 écus, et fournit un projet pour la construction d'un phare. Le marché de construction de cette nouvelle tour est signé à Bordeaux en 1584 pour 38 000 écus
Le budget prévisionnel est vite dépassé en raison des difficultés causées par le site et les guerres de la Ligue. Louis de Foix fait des paiements sur son argent personnel et emprunte.
A la suite d'une inspection effectuée en 1592 par des commissaires désignés par le maréchal de Matignon, Louis de Foix se voit attribué 36 000 écus pour les premiers travaux réalisés et les pertes subies, ainsi que 50 000 écus payables en 3 ans afin d"achever le phare.
Les travaux reprennent, mais en 1594 le projet initial est entièrement revu. Louis de Foix propose alors d'englober les parties déjà élevées dans un édifice beaucoup plus ambitieux et monumental à la gloire de la monarchie, avec le concours de l'architecte François Beuscher. Au mois de septembre 1596, le phare est monté jusqu'à la voûte du troisième étage. Cependant, il n'est pas encore achevé en 1602 lorsque Louis de Foix meurt. Son fils Pierre de Foix lui succède, mais il doit céder la direction du chantier à François Beuscher, après une inspection de Claude Chastillon. Beuscher achève la tour en 1611. Un buste sculpté de Louis de Foix, surmonté d'un sonnet à sa gloire, est visible dans la chapelle du phare de Cordouan.
Voir Charles Dangibeaud, Louis de Foix et la Tour de Cordouan, dans Bulletin de la société des archives historiques, revue de la Saintonge et de l'Aunis, T.XXIII, p. 88
Frédéric Chassebœuf
Extrait du dictionnaire du Croît Vif
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