Guillaume Gillet, architecte
Il ne prisait guère l'architecture de la fin du XIXe et du début de XXe. Aussi a-t-il été volontaire pour reconstruire le Royan anéanti. Et c'est lui qui en bâtissant l'église Notre-Dame a élevé Royan au-dessus de ses ruines.
Lieux de résidence
Au Pavillon Turc ou villa Albatros : sur la falaise sud de Pontaillac, à côté des villas Les Roches et Cordouan,
et deux maisons des années 50, 88 boulevard de Lattre de Tassigny et au 7 rue Jules Lehucher, de l'autre côté de la Tâche verte.
Il est inhumé dans l'église Notre-Dame, sa dernière demeure.
Le Pavillon Turc, rescapé de l'Exposition universelle de 1900, a malheureusement brûlé en décembre 1941.
L'injonction était claire : « Faites-moi une église plus haute que cela, le plus haut possible. Je veux que Royan ne soit pas une ville couchée mais une ville debout. Redressez-la par la silhouette de l'église. » Ainsi s'exprimait le maire de l'époque, Max Brusset, en indiquant également combien devait coûter ce projet : 100 000 000 anciens francs. Nous étions en 1954. Le 17 juillet 1955, la première pierre est posée. Elle sera inaugurée le 10 juillet 1958. L'évèque de La Rochelle prononça alors ces mots : « Monsieur l'architecte, vous avez conçu une cathédrale de béton, Mes frères, faites de cette architecture une cathédrale de prières et portez cette offrande au plus haut des cieux. » Ce qui était une belle reconnaissance pour l'œuvre, pourtant très décriée à l'origine par le prélat ! Guillaume Gillet aimait beaucoup Royan mais pas son architecture passéiste.
Le Pavillon turc sur la falaise sud de Pontaillac.
Il y avait passé des vacances heureuses avec ses cousins, les enfants Doumic, au Pavillon Turc, dont la silhouette improbable surplombait la conche de Pontaillac... Le mois d'août était court pour faire le tour de toutes activités qu'offrait la mer... Nul doute que Guillaume Gillet n'ait été particulièrement heureux de répondre à l' « appel d'offres » pour la Reconstruction de Royan après la guerre, en 1945. Déjà novateur, il n'appréciait guère pendant son adolescence les encorbellements trop riches les vérandas un peu précieuses et les pierres meulières des villas Belle Epoque, « les villégiatures des familles bordelaises de la IIIe République qui reconstituaient au bord de la Gironde l'étrange tristesse et la misère plastique de la région parisienne... »
C'est dire qu'il s'est lancé dans le travail de reconstruction avec une énergie le poussant vers un futur architectural dénué de toute nostalgie. Une fois la « cathédrale de béton » achevée, il a beaucoup séjourné à Royan, habitant dans deux maisons des années cinquante du boulevard de Lattre de Tassigny, de part et d'autre de la Tâche Verte, pour enfin trouver sa dernière demeure, honneur suprême et rarissime, au sein même de l'église qu'il avait fait naître sur les cendres de la guerre.
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Source : Notre Dame de Royan, Guillaume Gillet, architecte, texte recueilli et présenté par Rose Gillet aux Éditions Bonne Anse