Léonide Lacroix, papetier à Angoulême
Après ses semaines de travail à Angoulême, il venait se ressourcer au bord de la mer... à Royan
Lieux de résidence
A la villa Gabrielle,
sur le boulevard Frédéric Garnier
Connaissez-vous le papier de riz, si joliment chanté par Régine dans Les P'tits papiers ? Le papier de riz, est un papier à base de farine ou de paille de riz. Il est si fin qu'on peut l'utiliser pour « rouler » ses cigarettes. Et c'est ce qu'a inventé Léonide Lacroix, né au cœur d'une famille de papetiers d'Angoulême. En 1867, il lance son papier de la marque Rizla (Riz + La de Lacroix) et continue ainsi à mettre en place l'essor de cette grande famille d'industriels. Ses bureaux étaient installés dans une ancienne abbaye d'Angoulême du XV<sup>e</sup> siècle. Mais quand il quittait Angoulême, sa maison et ses bureaux entre l'avenue de Cognac et l'avenue de Bordeaux, il venait se ressourcer à Royan dans la villa Gabrielle.
Ecoutons Frédéric Chassebœuf, dans son livre Les villas de la Côte de beauté, nous conter l'histoire de cette villa : « Des baies modifiées et d'inesthétiques balcons récents en béton font oublier d'incontestables qualités architecturales lorsqu'on découvre, depuis le boulevard Frédéric Garnier, l'ancienne villa Gabrielle, devenue de nos jours une résidence.... Une fois la déconvenue passée, celui qui veut jeter un œil indiscret, pour ne pas dire inquisiteur, sur les façades de l'ancienne villa Gabrielle, faites de briques rouges zébrées de pierres blanches, sera sans doute étonné de découvrir la richesse et le pittoresque de certains détails. Ainsi, sur la façade latérale, qui regardait autrefois la villa Le Paradou, une lucarne qui coupe le débord de toiture est ponctuée par deux amortissements d'opérette qui prennent la forme d'une tour cylindrique, à base fortement talutée, couronnée de merlons et de créneaux.
De même, la frise de céramique qui se cache sous la naissance des toits montre des motifs floraux de style Art Nouveau, rehaussés de couleurs très vives. L'inspiration Art Nouveau se retrouve sur la céramique qui indique le nom de la villa. Le fait que le nom de la villa apparaisse du côté de l'avenue du Parc et non du côté du boulevard Garnier, l'artère chic par excellence, laisse penser que l'accès principal - pour les voitures - était aménagé à l'arrière de la villa, comme à Aigue Marine. »
Sources : de Frédéric Chassebœuf, Les villas de la Côte de Beauté en Charente-Maritime, aux Editions Patrimoines Médias et
Guide architectural Royan 1900, aux Éditions Bonne Anse.