Pierre Jonquères d'Oriola
Retour aux sources pour le cavalier qui découvrit en 1964, sur le terrain du Fort du Chay, les qualité de son cheval "Lutteur" à quelques semaines de sa médaille d'or olympique
En accueillant Pierre Jonquères d'Oriola en 2004, le Jumping International de Royan a fait un clin d'œil à la grande et à la petite histoire.
La grande histoire est celle du cavalier mythique, au palmarès prestigieux : médaillé d'or aux Jeux Olympiques à Helsinki en 1952 avec Ali Baba et à Tokyo en 1964 avec Lutteur B, champion du monde à Buenos Aires en 1966 avec Pomone B, médaillé d'argent par équipe à Tokyo en 1964 (avec Janou Lefebvre et le Commandant Lefrant) et à Mexico en 1968.
La petite histoire est celle de la Société Hippique de la Côte de Beauté qui batailla après-guerre pour promouvoir le sport équestre et s'installa en 1960 au Fort du Chay. Passionnés, opiniâtres, dévoués, connus et appréciés dans le monde de l'équitation, les membres du club lancèrent les Concours Internationaux à Royan.
Les meilleurs cavaliers mondiaux étaient au rendez-vous et parmi eux Pierre Jonquères d'Oriola qui démontra sa virtuosité et son sens du cheval. On raconte qu'en 1964, alors qu'il «rodait» le cheval Lutteur B, à l'issue d'un parcours où il avait pourtant fait deux fautes, il s'approcha du chef de piste, le Cdt Brousseau et lui dit d'un ton assuré : «Cette fois, mon Commandant, je l'ai, le cheval» et deux mois plus tard à Tokyo, il remportait la médaille d'or avec le même Lutteur.
Légende ? Pas du tout. «C'est tout à fait exact, je m'en souviens parfaitement» a confirmé Pierre Jonquères d'Oriola à Pierre Bouchet (un des pionniers de l'époque), alors que les deux octogénaires, bon pied bon œil, regardaient, à l'ombre des pins, les petits jeunes mouiller la veste.
Sur la pelouse du Maine Gaudin, Pierre Jonquères d'Oriola a fêté le quarantième anniversaire de sa médaille. L'extraordinaire continuité d'organisation du Jumping de Royan ne pouvait trouver meilleure illustration.