Les «Mouettes de Royan»
Rebaptisée «la fille du concours» par Loulou Robin, parce que je suis née le jour du concours Fédéral National de Juin 1963 qui avait lieu à Royan cette année là, alors que mon papa était en charge de l'organisation et que ma monitrice de maman aurait dû être sur le terrain !
Moments forts en émotions cette soirée de retrouvailles des anciens du club des «Mouettes de Royan», ce Samedi 29 Mars 2008 !
Tout d'abord, bravo et merci à Betty Robin et Bernard Penaud (ancienne gymnaste, ancien musiciens et surtout anciens complices de quelques bêtises...).
Ils ont réussi, en 18 mois, à retrouver 400 anciens des Mouettes (Gymnastes filles et garçons, Musiciens et Majorettes) et à réunir, 250 personnes pour un moment convivial dans le lieu même de nos activités sportives et culturelles passées, soit la «Salle des Mouettes».
Tous les paramètres étaient étonnement réunis pour se replonger facilement dans l'ambiance de notre enfance :
- Même décor, la salle n'a presque pas changé, les agrès sont tous là (mais derniers modèles !), barres fixes/garçons, barres parallèles/filles, poutres, cheval d'arçon, tapis de sols... et avec du chauffage en plus!
- Mêmes odeurs dans les vestiaires,
- Même atmosphère, mi-travail sportif et de perfectionnement, mi-espace de liberté, de complicité, de partage...
- Sur un grand écran les images ont défilé toute la soirée, alimentant ou réactivant les nombreux souvenirs à partager.
Le «père curé» comme on appelait l'Abbé Raud y apparait très impliqué, impressionnant comme dans nos souvenirs.
Belle école de vie cette pratique sportive, nous avons eu de la chance !
Les retrouvailles entre moniteurs, monitrices et élèves, se sont faites sur le même ton qu'autrefois. En fait les tempéraments ne changent pas, enthousiasme, joie et bonne humeur ne semblent pas touchés par les années...
Pour certains c'était un retour en arrière de plus de 40 ans ! Alors, un «petit coup d'oeil dans le rétro» s'impose pour s'y retrouver, et avec l'aide d'un «ancien», Guy Dumas (Vice-président des Mouettes dans les années 60 à 90), dans le rétroviseur, tout au loin, je crois lire 1912. C'est le point de départ d'un long chemin (pas toujours tranquille) que la société des Mouettes de Royan a cru bon de prendre.
À cette époque, la paroisse Notre-Dame assurait un patronage dont le but était d'organiser des loisirs pour les enfants et adolescents. Ce patro devenant de plus en plus important, il fallut le fédérer. La F.G.S.P.F. (fédération nationale des patronages catholiques) affilia donc l'association royannaise sous le titre : Mouettes de Royan. Le chanoine Guilbaud devint le 1er directeur d'une société de gymnastique masculine. Ils ont fière allure ces gymnastes type 1912 ! Ensemble blanc, large ceinture de flanelle bleue, béret rouge ceint d'un ruban tricolore et brodé d'un oiseau blanc. Prise en charge par les vicaires successifs, la section de gymnastique s'augmente vite d'une fanfare. L'association s'intègre rapidement dans le paysage Royannais, animant les fêtes locales, défilés, manifestations patriotiques et autres cérémonies religieuses. La fête de Ste Jeanne d'Arc est le point d'orgue des réjouissances.
Formés par M. Dupont, les musiciens par leurs généreux accents font entrer la musique dans la ville
- Les « Gyms », sur les places, montent leurs pyramides et effectuent des mouvements gymniques musclés.
- Robert Mongrand précède le défilé et allume les feux de Bengale.
En somme la fête populaire par excellence !
Dans le rétroviseur je remarque l'arrivée des filles, de nombreux concours, et « Les Mouettes » ramènent coupes et médailles.
L'équipe de Football se forme : «Les Mouettes Sportives Royannaises», suivi d'un palmarès élogieux (pourtant cette section de ne se renouvelle pas après guerre et les joueurs se fondent dans le R.O.C).
1940 - Année sombre. L'occupation allemande freine l'activité du patro. Signalons tout de même le concours de Juin 1942 au stade de La Triloterie, autorisé par l'occupant.
Les années 44-45 jouent «Nuit et Brouillard».
Puis la vie reprend son droit. Libéré, l'ex-prisonnier de guerre, Jean Raud, devient le vicaire de Monseigneur Bouin et relance «Les Mouettes» en 1947. Des ruines à la reconstruction, l'association retrouve de suite ses couleurs.
- Le Directeur, Jean Raud, devenu Chanoine, tient d'une main ferme ses troupes pacifiques.
- Le Président, Paul Ligeard est un mécène éclairé, André Werlé lui succédera
- Loulou Robin (papa de Betty !), titulaire de la « Grosse caisse » est une figure emblématique
- Crée dès la libération, la section de basket, sous la férule de Jean David, joue pendant plusieurs années, dans la cour des grands
- Pierre Cougrand réveille l'équipe de tir, le toujours président Labeyrie vise jusqu'aux Jeux Olympique. C'est dire !
- Le Volley Ball entre aux Mouettes grâce à Pierre Morel. Mais faute de moyens financiers la section est dissoute, les joueurs rejoignent le V.C.C.B.
Ici avec l'équipe espagnol de Vigo, Mr Constantin, Mr David...
Durant ces évolutions que devient, au fil des ans, le noyau dur formé de nombreux gymnastes et musiciens ? L’image se précise, les clichés deviennent plus nets, plus récents, l’histoire est d’avant-hier… Je vois de plus en plus distinctement :
- Mr Dorat tenir la baguette de chef de musique, puis ces successeurs, Guy Langlois et Philippe Charron.
- La Gymnastique est d’abord emmenée par Mesdames Guette et Dantony. Puis, arrivent Mesdames Dumas – Bordas – Sarget, monitrices des féminines.
Claude Landry et Jean Pierre Briet s'occupent des garçons
La société à l'écusson bleu et mouette blanche, tourne à plein régime : Challenges, concours, championnats régionaux et fédéraux (la F.S.C.F à remplacé la FGSPF) engendrent les succès.
J'abandonne le rétroviseur (par sécurité) et regarde le présent, le bilan demeure positif,
- La section de tir est au beau fixe
- Le Twirling incorporé par les familles Boulan et Robin, est une nouvelle activité
- La gymnastique féminine conserve son haut niveau : Les deux dernières sections totalisent plus de 300 licenciées.
Elles sont placées sous la houlette de Claude Van Clemputt - Président, et de Chantal - Monitrice Générale. L'idéal prôné par nos ainés se poursuit : Sport pour tous, en vue d'un meilleur développement intellectuel et moral.
L'association demeure à l'ombre de la paroisse du Père Jacques Sureau. Certes, le côté confessionnel est un peu moins vrai aujourd'hui que lors de la création, mais nous constatons avec satisfaction que les principes fondamentaux demeurent.
Ce récit n'a pas l'ambition de retracer toute l'histoire de la société des Mouettes. Beaucoup de noms manquent, alors faites-vous connaitre, laissez nous vos commentaires, vos témoignages,vos photos grâce au lien «Contact», il va bientôt falloir préparer les 100 ans !...
Alors, bon vent aux Mouettes d'hier, d'aujourd'hui et de demain !!!