Villa Mangareva
Pontaillac n°1
- ZPPAUP
Au cœur du quartier chic et tranquille de Pontaillac, quelques lieux de villégiature incarnent le rêve d'un tourisme populaire à l'intérieur d'un espace qui lui est en théorie inaccessible. C'est le cas de la coquette villa Mangareva que ses proportions modestes ne sauraient faire oublier. En effet, elle a su imposer sa silhouette frêle à ses orgueilleuses voisines. Et, sans prétendre rivaliser avec les villas stars de sa rue, elle s'est évertuée à se forger une personnalité architecturale qui force le respect.
Simple maison de plain-pied que vient embourgeoiser une toiture couverte d'ardoises, Mangareva joue, comme la plupart des lieux de villégiature, la carte du paradoxe, mais en miniature. Ainsi la modestie que devraient lui imposer ses proportions ne l'empêche pas d'afficher une certaine qualité d'exécution. De façon plus paradoxale encore, elle s'offre le luxe d'une lucarne purement ostentatoire ; une sorte de diadème de pierres venu couronner la porte d'entrée et légitimer un toit que rien ne semble justifier par ailleurs.
Comme ses proches voisines, Mangareva cultive l'art du détail. Mais ici, il prend un relief particulier, compte tenu du parti académique qui régit son plan, ses volumes et ses élévations. Si la fantaisie s'impose, ce n'est pas sans une certaine retenue, si bien que les matériaux issus de l'industrie, comme les briques rouges ou le bandeau de carreaux colorés courant sous la corniche, sont soumis à une rigueur de composition qui se traduit par un dessin raisonné et l'équilibre des masses. En conséquence, la liberté qui caractérise l'architecture balnéaire se trouve strictement encadrée, et elle ne souffre aucune médiocrité, comme l'annonce sans détour l'émouvant clin d'œil de style Art nouveau que constitue la ferronnerie ornant la porte d'entrée.
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