Villa les Tilleuls
Pontaillac n°1
- ZPPAUP
Pour qui voudrait découvrir les mille et une facettes du chalet en dur, l'ancien lotissement de Pontaillac offre un incomparable terrain d'études. En effet, on y découvre nombre d'exemples révélateurs, montrant comment ce modèle a pu évoluer depuis ses débuts, dans les années 1870, jusqu'à la fin du xixe siècle, quand la villa Les Tilleuls a été construite. Loin de la surenchère de formes qui anime les façades ostentatoires de bord de mer, elle a trouvé refuge à l'intérieur du lotissement imaginé, après la guerre de 1870, par Athanase Lacaze et son bras droit, le géomètre Colany. Implantée sur un terrain dunaire qui doit ses proportions généreuses à un prix du mètre carré autrefois avantageux, la demeure n'en n'a pas pleinement profité en terme de surface bâtie. De ce fait, elle jouit d'un vaste jardin, à l'instar de son orgueilleuse voisine d'en face, la villa Les Hirondelles.
Ne pouvant sans doute rivaliser avec les puissantes toitures en fer de hache de cette dernière, le propriétaire des Tilleuls a choisi de tourner le dos au modèle du castel pour remettre au goût du jour celui du chalet en dur. Débarrassée de certains poncifs dont s'accommode peu l'architecture des bords de mer, la villa Les Tilleuls est parvenue à dépoussiérer la première des trois typologies balnéaires. Tirant les leçons des solutions mises en œuvre par l'architecte bordelais J.P. Pichot, lorsqu'il a élevé, vers 1890, l'imposante Marpa, sur la falaise nord-ouest de Pontaillac, le concepteur inconnu de la villa Les Tilleuls a su s'affranchir de toute mitoyenneté, ce qui lui a permis d'établir quatre façades au lieu de deux précédemment. Il en résulte un plan carré, autorisant le doublement du nombre des pignons qui sont passés, eux aussi, de deux à quatre. Cette innovation a entraîné la création de deux toitures perpendiculaires à deux versants, qui s'interpénètrent.
Mais ce qui reste de loin le plus remarquable, aux Tilleuls, c'est à coup sûr l'appareillage de briques rouges et blanches de la façade principale. Serti de pierres de taille, il vole la vedette à tous les autres éléments décoratifs, telle la sculpture de la porte d'entrée. Son extrême qualité, et la multiplicité des dessins géométriques qu'il produit, montrent un système qui est à son apogée. D'ailleurs, la villa est sans égale dans ce domaine, que ce soit à Royan ou dans les environs, ce qui lui permet de faire oublier des proportions générales par ailleurs assez modestes.
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