Villa Germaine
Pontaillac n°1
- ZPPAUP
Elevée en 1902, à proximité de quelques « chalets » qu'elle semble défier par une surenchère de couleurs vives, la villa Germaine voit le jour à la demande d'Henri Abadie, propriétaire du « chalet » voisin Marguerite. En bon patriarche, celui-ci destinait cette nouvelle construction à sa fille, prénommée Germaine, alors que Marguerite devait revenir à son fils, Maurice. Si, une dizaine d'années auparavant, il s'était adressé à un praticien local pour établir les plans de Marguerite, c'est à l'architecte parisien, Adrien Hamelin, qu'il confie le soin d'établir le projet de construction de Germaine. Ancien élève de l'École nationale des beaux-arts, dont il est sorti diplômé en 1886, l'homme s'est distingué pour avoir construit quelques immeubles de rapport à Paris (rue de Saint-Pétersbourg et de La Rochefoucauld) ainsi qu'à Versailles et aux alentours. Lorsqu'il reçoit la commande qui va l'amener à travailler à Pontaillac, il vient d'achever les travaux de transformation et d'aménagement du manoir de Commes (dans le Calvados), qu'il a réalisés en collaboration avec son confrère Auguste Duvert.
Venue ponctuer un alignement de chalets et de cottages encore assez harmonieux, malgré une incursion contemporaine qui laisse transparaître quelques maladresses de proportions dans un secteur pourtant soumis à l'avis d'autorités avisées, la villa d'Adrien Hamelin joue avec les lumières rasantes et les ombres qu'elles projettent. Sur une parcelle de terrain qui n'est pas des mieux orientées, l'architecte a su habilement mettre en valeur le moindre décrochement de façade ou le plus petit détail d'appareillage, grâce à un subtil emboîtement de formes, de matériaux et de couleurs qui fait tout le charme de cette intéressante villa de type cottage.
Selon un principe traditionnel, la demeure dessinée par Adrien Hamelin est conçue à partir d'un soubassement en pierres de taille qui abrite les pièces de service et qui porte les trois niveaux habitables des parties supérieures. C'est dans les élévations que se lit la touche d'originalité due à l'architecte parisien, qui sera reprise aux villas Le Gui et La Malmaison, respectivement datées de 1903 et de 1905. Prenant le contre-pied du parti général retenu pour Marguerite, où le bois impose sa suprématie, Adrien Hamelin a composé les élévations de Germaine à partir d'un appareillage de briques hérité d'un savoir-faire qui s'était répandu en Île de France, au xviie siècle. C'est ainsi qu'il a encadré toutes ses façades de moellons enduits par des chaînes d'angles traitées à la manière de pilastres* engagés en briques, terminés par un élément en pierre de taille mouluré faisant office de chapiteau. Seul échappe à cette règle le petit édicule en bois et briques appareillées en chevron, qui a été ajouté à une date indéterminée au-dessus de la porte d'entrée de la façade principale.
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