Villa Éveline
Pontaillac n°1
- ZPPAUP
Sachant cacher des proportions assez imposantes, apanage des villas élevées avant la première guerre mondiale, Éveline est née en 1926, au milieu d'une série de villas qui sont toutes plus anciennes. Malgré des qualités architecturales qui honorent son concepteur, les murs de la benjamine de l'avenue de Bordeaux ne révèlent aucune signature, plongeant cette demeure dans un anonymat frustrant que l'on espère provisoire.
Tournée vers l'est et l'avenue qui célèbre la capitale de l'Aquitaine, la façade antérieure de la villa s'abrite derrière une barrière rustique des Années folles. La demeure ne laisse aujourd'hui deviner que les bribes d'un imposant cottage qui revendique sa filiation anglo-normande tardive, à travers une épaisse végétation ne permettant d'entrevoir, depuis la rue, que les colombages* des parties hautes. Ainsi, Éveline a la coquetterie de se faire discrète dans ce monde d'ostentation. Comme dans la plupart des villas de ce style, la cage d'escalier est un morceau de choix, dont l'emplacement est mis en évidence par un traitement architectural particulier. Ici, trois fenêtres en plein cintre, surmontées par un large bandeau de trois baies en gradins, signalent l'emplacement de l'escalier.
Bénéficiant d'une parcelle traversante, Éveline offre aux regards une seconde façade sur rue. Tournée vers l'ouest, elle profite des rayons du soleil couchant pour mieux mettre en valeur ses formes généreuses d'opulent cottage, dont l'avant-corps latéral s'oppose, par son positionnement, à celui de la façade antérieure. De ce côté aussi, la villa tire ses effets de ses parties supérieures, marquées par un jeu de colombages* conjugué à d'imposants débords de toitures ennoblis par les ardoises des couvertures. Mais l'architecte qui a conçu Éveline a également profité de la pente du terrain sur lequel elle est implantée pour créer une terrasse venant buter contre un mur de clôture faisant en même temps office d'élément de soutènement. C'est pour cette raison que ce mur est couronné par un rang de balustres ronds formant garde-corps, assignant ainsi à la façade ouest un rôle primordial dans le jeu de hiérarchies qu'a su mettre en œuvre le concepteur d'Éveline.
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