Villa Coquelicot

Pontaillac n°2

• Pontaillac
• Pontaillac n°2
• Parc
• Parc n°2
• Parc n°3
• Oasis
• Hors Parcours

Blottie au fond de l'allée de la Lanterne, la coquette villa Coquelicot fait partie des réalisations qui en disent long sur la capacité d'adaptation des praticiens locaux. Une signature gravée dans l'un des angles de la façade principale révèle que cette demeure a été élevée sous la direction de l'architecte et entrepreneur Raoul Bouron. Natif de Royan, ce personnage, dont le parcours n'est pas des mieux connus, était le fils de Gabriel Bouron, un entrepreneur de travaux publics qui fut déclaré en faillite en 1887.

Implantée avant la première guerre mondiale sur une parcelle de terrain assez bien située, quoique particulièrement exiguë, Coquelicot est l'exemple même d'une villa à budget limité, où l'art du paraître ne doit cependant pas être sacrifié. Il en résulte une emprise au sol plutôt modeste, conjuguée à un programme où la simplicité de la distribution est assez déconcertante. Et comme souvent, dans les productions de Raoul Bouron qu'il nous est donné de connaître, tout se joue sur la façade principale, qui est conçue à la manière d'un décor de théâtre.

Coquelicot ne fait pas exception à cette règle. Avec son avant-corps latéral mis en scène par d'élégants clins d'œil de style Art nouveau, qui touchent autant la sculpture (dans les parties basses), que la céramique (dans les parties hautes), le lieu de villégiature conçu par Raoul Bouron prend des faux airs de cottage où s'affirment avec une certaine retenue quelques-unes des dernières tendances décoratives. Pour renforcer l'effet de verticalité et donner l'illusion de volumes plus importants qu'ils ne le sont en réalité, la villa possède des avant-toits en fort débordement, qui étaient, à l'origine, autant de prétextes pour introduire des dentelles de bois découpé que l'on nomme lambrequins. Seuls éléments disparus, leur dessin nous est révélé par quelques photographies anciennes qui pourraient permettre de les restituer et de faire retrouver l'intégralité de son lustre d'antan à celle qui fit la fierté de son concepteur, lorsqu'elle eut les honneurs de l'album Villas et Cottages des bords de l'Océan, publié en 1926.

Détails

---