Villa Bakalo
Pontaillac n°2
- ZPPAUP
Belle au bois dormant des Années folles, Bakalo - ancien foyer de la Croix-Rouge de 1945 à 1950 - côtoie de façon très emblématique une villa « Belle Époque » et une réalisation de la fin des années 1950, œuvre de l'architecte Marc Hébrard. Due au hasard de l'histoire, cette position éclaire d'un jour assez pédagogique l'évolution dans la conception et le jeu de formes de l'architecture balnéaire royannaise. Elle donne un relief particulier à un pan méconnu sinon méprisé de l'histoire architecturale de la ville. La preuve irréfutable de ce mépris est là : la destruction récente de quelques témoins révélateurs de cette architecture de l'entre-deux-guerres, qui hésite entre tradition, régionalisme et modernité, comme on le fera plus tard, lors de la Reconstruction.
C'est un épisode de cette histoire que racontent les façades de la villa Bakalo, implantée magistralement dans une parcelle d'angle. Plus conçue pour être vue que pour voir, la demeure tourne le dos à la lumière puisque sa façade principale est orientée au nord-est. Mise en scène par l'angle de l'avenue de Paris et du boulevard de Cordouan, elle renouvelle la formule du chalet en s'inspirant de la mode basque qui fit fureur dans le Sud-Ouest, à l'aube des Années folles. Elle nous rappelle également que Royan se rattache naturellement à cette grande région par sa position privilégiée sur l'estuaire de la Gironde. Ce retour en grâce d'un modèle que l'on pensait éculé s'explique par le fait que le chalet basque offre une grande variété de formes et de solutions distributives, grâce à sa toiture à deux versants inégaux.
Pour peu qu'elle soit mâtinée d'autres influences et qu'on consente à lui adjoindre quelques volumes complémentaires, à l'instar de l'élégante galerie à arcades plaquée contre la façade de Bakalo, la villa devient plus singulière. Elle affirme son originalité en s'affranchissant du modèle de base, en le détournant, mais sans toutefois le trahir complètement. C'est ainsi que Bakalo se pare à sa base d'un élégant appareillage de pierres taillées en bossages, dont les formes annoncent une stéréotomie* reprise dans les années 1950, lors de la Reconstruction. Mais elle permet également quelques clins d'œil à la modernité, comme en témoignent, par exemple, les jardinières, colonnes, arcades, consoles et faux colombage* en béton drapé d'un manteau blanc, autant d'éléments qui tranchent avec l'enduit ocre des façades et qui permettent de leur donner encore plus de relief.
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