Villa Mirasol
Pontaillac n°2
- ZPPAUP
Comme La Sapinière, Mirasol semble cultiver un certain art de la discrétion qui n'est, en règle générale, pas l'apanage de l'architecture balnéaire. C'est peut-être parce qu'un pin a jeté un voile pudique sur sa façade principale, tournée vers l'avenue de Pontaillac. En effet, ce ne sont pas les proportions de cette opulente villa de type cottage qui justifient sa relative discrétion. Posée sur une dune, elle possède tous les niveaux requis pour une villa de grande taille : un soubassement destiné aux espaces de service, un rez-de-chaussée surélevé renfermant les pièces de réception, un premier étage réservé aux chambres des maîtres de maison, accompagnées de leurs cabinets de toilette, ainsi qu'un second étage sous combles où sont aménagées quelques chambres d'appoint signalées par des lucarnes.
Alors comment justifier la timidité architecturale de cette grande demeure de briques et de pierres couverte d'ardoises, qui devrait de surcroît profiter de sa parcelle d'angle pour mieux s'imposer ? L'explication ne vient ni de ses proportions, ni de ses formes, ni de son emplacement, mais tout simplement du fait qu'elle a perdu son fard il y a quelques années déjà, quand ses élévations et ses clôtures ont été recouvertes d'un badigeon blanc uniforme qui a également touché quelques-unes de ses voisines. Ainsi, tous les effets d'un appareillage briques et pierres assez recherché se sont estompés, donnant à Mirasol un air terne, sans rapport avec sa fonction de lieu de villégiature.
Fort heureusement une bonne fée veille aujourd'hui sur la villa, et d'importants travaux viennent d'être entrepris pour redonner à cet intéressant témoin de l'architecture balnéaire son éclat d'antan. Réalisées en bois, les parties en porte-à-faux plaquées sur l'un des côtés viennent d'être refaites à l'identique, tandis que le bow-window était entièrement reconstruit. Petit à petit, les façades ont été décapées, laissant apparaître une polychromie qu'elles n'auraient jamais dû perdre, en particulier dans les angles où la fantaisie s'est invitée, comme le montre une conception assez inattendue des pilastres*. Contrairement à la tradition qu'inaugure Adrien Hamelin non loin de là en 1902, à la villa Germaine, ils ne sont pas traités de manière uniforme, mais avec une alternance de briques et de pierres unique à Royan, preuve que Mirasol est probablement l'œuvre d'un architecte étranger à la ville.
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