Villa Cyrano
Parc n°1
- ZPPAUP
Véritable ambassadrice du lotissement du Parc depuis la disparition sous les bombes en 1945 de la villa Irène, qui était située à l'angle de la rue Albert Barthe, la villa Cyrano s'est autoproclamée chef d'orchestre du boulevard Frédéric Garnier, car c'est elle qui semble donner le ton et qui paraît avoir imposé, dans les années 1890, les proportions minimales que toute autre villa digne de ce nom devrait développer. Même si elle ne fait ni dans la démesure ni dans le gigantisme, force est de constater qu'elle place la barre haut, d'autant plus qu'elle ajoute à cette exigence l'arrogance de l'art du détail.
Fière de son appartenance à la catégorie du castel, comme le prouve la tour qui tente d'imposer sa suzeraineté à ses plus proches voisines, Cyrano profite en plus de la parcelle d'angle sur laquelle elle est posée pour décliner deux façades principales, où l'art du paraître s'en donne à cœur joie. Véritable point d'articulation de toute une mise en scène architecturale, la tour, de plan carré, surmonte le porche d'entrée, selon un principe appelé à un grand avenir, et qui induit l'aménagement de cabinets de toilette dans les parties hautes.
Si la façade qui donne sur le boulevard Frédéric Garnier a été indiscutablement allongée, pour se perdre dans la promiscuité d'une mitoyenneté que n'autorisait pas, à l'origine, le règlement d'urbanisme du lotissement du Parc, l'élévation latérale a conservé, fort heureusement, son intégrité. En témoignent une multitude de détails d'origine : quelques carreaux de céramique inclus dans l'allège* des fenêtres, des contrevents en bois ajourés, ou encore d'élégants lambrequins (voir p.38) surlignant des débords de toiture formant au final auvent. Au-delà de ces détails charmants, la villa Cyrano propose une organisation générale révélatrice des jeux auxquels se prête souvent l'architecture balnéaire qui, sous couvert d'élan de liberté, prétend s'affranchir des carcans d'un académisme pesant. Ainsi, à Cyrano, un architecte resté anonyme s'est amusé à concevoir la façade tournée vers la mer sur le mode du cottage dont il n'a pas oublié le bow-window, avant de dessiner la tour emblématique du castel, sans omettre le bois qui s'affirme comme l'inévitable clin d'œil au chalet !
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