Villa Saint-Cloud
Parc n°1
- ZPPAUP
B âtie dans la dernière décennie du xixe siècle, celle qui s'est appelée Marguerite, avant d'être rebaptisée Saint-Cloud affiche sans détour la réussite sociale de son premier propriétaire, Eugène-Jean-Jacques Pechverty (1827-1906), un homme originaire de Montauban venu prendre sa retraite à Royan. Qualifié de rentier lors de son décès, il a mené une carrière restant entachée de zones d'ombre, peut-être en raison des liens qu'il avait tissés avec Charles Baïhault, l'ancien ministre des Travaux publics emporté en pleine gloire par la tourmente de l'affaire du canal de Panama. Retiré à Royan au moment où l'ancien ministre faisait élever la villa Uranie, Eugène Pechverty avait nommé sa villa Marguerite en l'honneur de sa petite-fille, Marie-Eugénie-Marguerite Pechverty, qui vivait à ses côtés et qui le choya jusqu'à son dernier souffle.
Œuvre majeure de l'entrepreneur-architecte royannais Henry Boulan (voir p.368), Saint-Cloud peut être lue comme un étonnant compromis entre deux typologies, celles du cottage et du castel. Cottage, la villa l'est assurément par sa façade tournée vers le boulevard Frédéric Garnier. Puis elle devient castel, du côté de l'avenue de la Grande Plage, où une étroite tour cylindrique contenant la cage d'escalier est adossée à la façade latérale. Couronnée par une élégante toiture à forts débords qui a engendré la création d'un petit chef-d'œuvre de charpente, cette tour donne un caractère spécifique à une demeure qui accumule par ailleurs de nombreuses touches d'originalité, à l'instar de la forme du bow-window et de ses deux fenêtres d'angle en quart de rond, ou du porche d'entrée, au vocabulaire décoratif des plus classiques.
L'originalité de ce porche en justifie une autre : l'emplacement de la porte d'entrée, aménagée dans un pan à 45°, à la jonction de la façade latérale et de la tour d'escalier, tout comme le perron et la grille qui lui donnent accès. L'air de rien, ces détails possèdent une importance capitale dans l'impression que laisse la villa, puisqu'ils obligent le visiteur à la découvrir de biais, ce qui permet de faire la synthèse entre le cottage et le castel, tout en amplifiant considérablement l'effet de volumes, dans un art de la mise en scène architecturale rarement égalé à cette époque, à Royan.
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