Villa Uranie

Parc n°1

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Architecte(s) : Inconnu.
Adresse : 116 boulevard Garnier Date de construction : 1890-1891 Entrepreneur : Inconnu Protections :
  • ZPPAUP

B âtie au début de l'année 1891, la villa Uranie est celle qui fait flotter un parfum de scandale sur Royan, à la fin du XIXe siècle. C'est en septembre 1890 que Charles Baïhaut (1843-1917), un brillant ingénieur des mines ayant vite gravi les échelons, au point d'avoir été élu député de la Haute-Saône en 1877, promu sous-secrétaire d'État aux travaux publics de 1882 à 1885, puis ministre des Travaux publics du gouvernement Freycinet en 1886, acquiert des terrains à l'angle du boulevard Frédéric Garnier et de l'avenue Notre-Dame des Dunes. L'emplacement n'est pas choisi au hasard, car c'est à deux pas de là que l'on envisage d'élever un majestueux casino de 170 mètres de long, d'après des plans fournis en 1891 par Ernest Janty, architecte du prince de Monaco. Si le casino d'Ernest Janty est resté à l'état de projet, la villa de Charles Baïhaut a bien vu le jour, mais son propriétaire n'a pas eu l'occasion d'en profiter longtemps. Rattrapé par l'affaire nauséabonde du canal de Panama qui a fait trembler la IIIe République, il est arrêté, traduit devant les juges et condamné à une lourde peine de prison ferme en 1893, lui qui avait eu le courage ou la naïveté d'avouer ses fautes. Bien que gracié trois ans plus tard, Charles Baïhaut est un homme seul, oublié de ses amis républicains, qui a vu sa villa Uranie saisie puis vendue aux enchères.

Implantée sur un terrain beaucoup plus vaste que celui d'aujourd'hui, la villa de l'ancien ministre était accompagnée par un kiosque (aujourd'hui détruit) et des dépendances (aujourd'hui transformées en habitation particulière) donnant sur l'avenue Notre-Dame des Dunes. Désormais transformée en résidence, Uranie a quelque peu perdu de sa superbe, notamment depuis la disparition des pittoresques lambrequins (voir p.38) qui ornaient ses parties hautes, et la suppression de son balcon en bois, au profit d'une structure en béton armé, certes plus résistante, mais sans âme.

Vue depuis le boulevard Garnier, Uranie répond aux critères d'une grande villa de type cottage. Construite en moellons enduits, elle est dotée d'encadrements d'angles et de baies où alternent lits de briques et de pierres de taille. Comme toutes les villas de son époque qui prétendent bénéficier d'un certain standing, Uranie est composée d'un soubassement qui était réservé aux pièces de service, d'un rez-de-chaussée surélevé, où étaient aménagées les pièces de réception, d'un étage carré et d'un second étage, sous combles. Si quelques excroissances ont germé au cours du temps sur les parties arrière, l'esprit général insufflé par l'architecte de Charles Baïhaut subsiste. D'ailleurs, l'entrée se fait toujours sur l'une des faces latérales de la demeure, grâce à un imposant perron-porche aménagé sous un avant-corps qui ne possède plus d'équivalent à Royan.

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