Villa Santa Margherita
Parc n°1
- ZPPAUP
S i Santa Margherita est loin d'être la plus vaste ou la plus ostentatoire des villas du boulevard Frédéric Garnier, elle a su imposer sa silhouette assez particulière à tous les promeneurs qui déambulent le long de la Grande Conche. La preuve, elle attire obligatoirement leur regard. Elle a également fait la bonne fortune de Maurice Senusson (voir p.382) qui l'a conçue dans les années 1930, et dont le nom est gravé dans un angle, près de la porte d'entrée. Car la commande de Santa Margherita est sans aucun doute une marque de reconnaissance pour cet homme, issu d'une modeste dynastie locale de tailleurs de pierre, qui a su s'imposer, grâce à ses qualités professionnelles, dans le cercle fermé des grands entrepreneurs royannais, en proposant à sa clientèle une gamme de villas d'un style des plus personnels.
Avec ses façades qui mettent à l'honneur l'opus rusticum, les obligatoires briques bleues et blanches clavetées en dents d'engrenage, ou le traditionnel balustre rond employé en garde-corps de balcon,Santa Margherita met en scène les principaux poncifs du style de Maurice Senusson. Mais, selon une règle qu'il s'est imposée et à laquelle il ne semble jamais déroger, il a rebattu les cartes de son répertoire décoratif habituel pour imprimer une incontestable touche d'originalité à cette petite villa qui s'inspire avec une liberté certaine du modèle du cottage. Comme si cela ne suffisait pas, l'homme a trouvé moyen d'ajouter quelques éléments inédits, comme le porche aménagé dans la partie basse de l'avant-corps latéral.
Mais l'élément le plus étonnant de cette villa attachante reste sans conteste le large balcon à structure métallique qui vient mettre en valeur la partie en retrait de la façade principale, derrière un mouvement courbe plein de grâce. Jouant comme souvent avec quelques contrastes, Maurice Senusson s'est visiblement plu à opposer l'aspect large, moderne et léger de cette structure à l'académisme du dessin du petit balcon de l'avant-corps latéral, à tel point qu'il est permis de supposer que la structure métallique a pu être ajoutée après coup. Une telle hypothèse est vite démentie par le dessin du garde-corps, dont les barreaux sont identiques à ceux qui protègent les petites fenêtres de la façade latérale, et ce détail montre tout le soin que Maurice Senusson s'évertuait à apporter à ses réalisations, petites ou grandes.
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