Villa Cottage Fleuri
Parc n°1
- ZPPAUP
S i la villa Cottage Fleuri ne figure pas au palmarès des demeures les plus connues du boulevard Garnier, elle n'en demeure pas moins parmi les plus charmantes. Son manque de notoriété s'explique vraisemblablement par sa situation assez excentrée, mais également par un passé qui reste, aujourd'hui encore, anonyme. En effet, l'histoire n'a pas encore livré le nom d'un seul propriétaire ou locataire dont la notoriété serait passée à la postérité. De même, aucune pierre peinte ou gravée n'a voulu révéler l'identité d'un architecte ou d'un entrepreneur. Mais de là à affirmer que le Cottage Fleuri est une villa sans histoire, il y a un pas que l'historien ne peut s'autoriser à franchir.
Certainement élevée après la première guerre mondiale, comme le laissent supposer, par exemple, ses façades traitées sur les trois quarts de la hauteur en opus rusticum puis enduites dans les parties supérieures, celle qui fait tout ce qu'elle peut, au niveau de ses toitures, pour être classée au rang des castels, s'autoproclame cottage par fausse pudeur. Si l'on se fie à certaines de ses caractéristiques architecturales, tout laisse croire qu'elle a été bâtie selon des plans conçus par un homme étranger au microcosme royannais des milieux du bâtiment.
Derrière une clôture simple mais soignée, héritière des barrières en bois de l'âge d'or des lotissements de Pontaillac et du Parc, Cottage Fleuri laisse entrevoir une évolution caractéristique des années qui suivent la fin de la grande guerre : l'abandon presque systématique du niveau du soubassement, qui trahit une réduction du train de vie en même temps qu'il consacre la conquête du plain-pied pour les pièces de réception. Ainsi, la villa accumule les jeux d'illusions, à partir d'un plan de base simple, formant un rectangle dont un angle aurait été abattu. Véritable jeu de démagogie architecturale, ses façades multiplient les lignes constructives, qu'elles soient verticales ou horizontales, pour créer des effets de volumes plus fictifs que réels. Ainsi Cottage Fleuri s'inscrit dans la grande tradition de l'art du paraître que l'architecture balnéaire cultive couramment à la fin du XIXe siècle, et dont elle revendique clairement l'héritage, malgré l'abandon de tout soubassement.
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