Villa Buisson Ardent
Parc n°1
- ZPPAUP
D ernière villa dite de la Belle Époque du boulevard Frédéric Garnier, Buisson Ardent a été construite en 1913, durant une année faste pour le secteur du bâtiment qui venait de connaître une période difficile. Une signature, gravée dans un des angles de la façade principale, indique que celle qui s'est appelée Bellevue, avant de devenir dans l'entre-deux-guerres Buisson Ardent, est l'œuvre de l'architecte Henri Tauzin qui avait installé son cabinet à Paris. Ancien élève de l'École nationale des Beaux-Arts et second grand prix de Rome, Henri Tauzin avait quelque attache à Royan, lieu de villégiature de ses parents, l'artiste peintre Louis Tauzin et sa femme, née Marie Zimermann, qui possédaient une villa à Pontaillac. Malgré sa jeunesse, Henri Tauzin s'était déjà illustré brillamment à Paris et dans les environs, avant d'élever Buisson Ardent, en construisant notamment quelques riches demeures, dont l'hôtel particulier de la famille Nocard, à Neuilly-sur-Seine, ou la villa Sinoquet, à Meudon. Mais on retiendra surtout qu'il fut l'auteur des plans du célèbre palace Le Lutétia, à Paris, en collaboration avec Louis Boileau.
À Royan, Henri Tauzin avait déjà fait montre de son talent, en élevant le café restaurant du Pavillon de Foncillon, selon un concept assez audacieux pour l'époque. Et c'est probablement par l'entremise de son père, un proche d'Auguste Rateau (voir p.376), maire de Royan de 1908 à 1912, qu'il s'était vu confier le projet de construction d'un luxueux hôtel moderne, sur la falaise nord-ouest de Pontaillac, projet qui était sans doute trop beau pour être réalisable, si l'on se fie aux descriptions dithyrambiques publiées dans quelques journaux locaux.
Exécutée par l'entrepreneur Edmond Laramy (voir p.375), qui s'était récemment mis à son compte, la villa s'affranchit des typologies traditionnelles pour décliner des volumes simples, synonymes d'une certaine modernité. Censée reproduire le même schéma de base à tous les niveaux, elle empile en réalité des plans tous différents. Imaginatif dans ce domaine, l'architecte a cependant eu du mal à se défaire de ses réflexes, ce qu'impose en règle générale l'architecture balnéaire. C'est sans doute pour cette raison, qu'il est resté fidèle à une certaine mixité des matériaux et aux effets de polychromie, en particulier au dernier étage où un damier de briques et pierres annonce déjà quelques tendances Art déco.
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