Villa Monasix
Parc n°2
- ZPPAUP
Handicapée par une façade principale tournée vers le nord ainsi que par la parcelle de dimensions modestes qui la porte, Monasix se fait si discrète qu'on l'oublie volontiers. Le désamour dont elle est victime s'explique en partie par le mépris dont sont encore trop souvent victimes les années 1930 à Royan. Intéressants témoins de l'âge d'or du style Art déco, les édifices de cette période sont malheureusement devenus rares, en particulier après quelques regrettables destructions ou travestissements récents. C'est, sans aucun doute, une raison légitime pour braquer les projecteurs sur Monasix, dont la construction a été entreprise à l'époque où la pratique du char à voile battait son plein sur la Grande Conche.
L'œil averti aura vite fait abstraction de l'impression de tristesse qui émane de Monasix pour apprécier sa juste valeur. La façade qu'elle affiche du côté de la rue est conçue comme un véritable décor de théâtre qui est destiné à masquer un corps de bâtiment rectangulaire coiffé d'une simple toiture couverte de tuiles. Composée de deux parties distinctes exprimant deux fonctions différentes, elle est forcée de jouer sur les lignes verticales compte tenu de la faible largeur de son terrain. La partie correspondant au hall d'entrée forme un premier bloc. Courbe, il est matérialisé par des pierres taillées en petit appareil, tandis que la partie qui renferme les pièces habitables est conçue comme un avant-corps à pans coupés. Confirmant le choix de privilégier la verticalité, la travée* qui l'éclaire se trouve ennoblie par l'utilisation de la pierre de taille. Le fait qu'elle englobe une porte de garage au niveau du soubassement prouve qu'il est de bon ton de montrer que l'on possède une automobile, dans les années 1930. C'est un signe d'aisance et de modernité que se plaît également à afficher le toit-terrasse couvrant la partie donnant sur la rue.
Au-delà de la composition de la façade, ce qui assure une originalité supplémentaire à Monasix, c'est la sculpture décorative venue toucher les moulures supérieures de la porte d'entrée ainsi que certaines allèges* de fenêtres. On distingue, sur ces dernières, une coupe stylisée et, surtout, un personnage imaginaire recroquevillé sur lui-même pour se plier à la rigidité du cadre qui lui a été alloué. Il émane de ces éléments une impression d'authenticité que vient conforter la clôture en ciment moulé qui isole Monasix de la rue.
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