Villa Léona-Gislhaine
Parc n°2
- ZPPAUP
Avec Léona-Gislhaine, Henry Boulan, l'une des grandes figures de proue de l'architecture balnéaire royannaise, signe l'une des œuvres les plus remarquables de sa carrière. Pour preuve, la villa a eu les honneurs du recueil Villas et Cottages des bords de l'Océan, publié en 1926 par l'éditeur Charles Massin. Si elle y figure en bonne place, en dévoilant notamment ses plans, c'est un signe fort, qui montre à quel point son concepteur était attaché à cette œuvre marquant sans nul doute une étape décisive dans son parcours professionnel.
Discrètement posée sur un vaste terrain ombragé qui lui assure un nid de verdure douillet, la villa se signale depuis l'avenue du Parc par une élégante grille en fer forgé aux courbes enjôleuses inspirées par l'Art nouveau. Soutenues par deux massifs maçonnés ponctués par un amortissement sculpté en forme de vase, ces courbes expriment à la fois douceur et opulence, un paradoxe qui sied également à l'habitation imaginée par Henry Boulan. Conçue comme un vaste cottage, la villa qu'il propose abandonne le principe des façades colorées et des toitures monumentales à débords qui ont fait les spécificités de ses premières œuvres, pour laisser place à une relative sobriété.
Emporté par l'élan régionaliste qui s'impose à Saint-Palais-sur-Mer sous la houlette d'Édouard d'Espelosin et que se complaît à relayer Auguste Rateau (voir p.376) à Royan, Henry Boulan relève le défi en proposant ici des volumes généraux dictés par l'abaissement des toitures, qui sont désormais couvertes de tuiles traditionnelles. Dans le même temps, le vocabulaire décoratif des élévations semble s'appauvrir, en reléguant au rang de citation les détails sculptés et en abandonnant presque toute notion de polychromie au profit d'un appareillage en opus incertum venu faire la part belle aux moellons taillés. Incontestablement, l'architecte inaugure ici certains grands principes qui caractériseront, après la seconde guerre mondiale, une partie de sa production, désormais constituée d'une multitude de villas relativement modestes, où une certaine idée du régionalisme devient sa marque de fabrique. Il suffit d'ailleurs de déambuler dans quelques avenues de l'ancien lotissement de l'Oasis à la recherche des signatures laissées par Henry Boulan pour deviner à quel point Léona-Gislhaine annonçait une nouvelle phase dans la carrière de l'architecte !
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