Villa La Mica

Parc n°2

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Architecte(s) : Jean Courbebaisse.
Adresse : 105 avenue des Semis Date de construction : vers 1930 Entrepreneur : Inconnu Protections :
  • ZPPAUP

Il n'est pas nécessaire d'avoir suivi un cursus d'histoire de l'art pour comprendre que la villa La Mica fait partie des bâtiments les plus déroutants du Royan des Années folles. Portant la signature de Jean Courbebaisse (voir p.373), elle est l'une des dernières œuvres de cet architecte, originaire de Gironde, à être encore debout. Comble de malchance, presque toutes les autres villas qu'il avait dessinées ont disparu lors des bombardements ayant anéanti le cœur de la ville, en 1945. Les rares survivantes, dont La Mica, laissent supposer que Jean Courbebaisse possédait un certain sens de l'adaptation, lui permettant de proposer des formes et des styles variés à une clientèle aisée que l'on devine éclectique.

Vue depuis l'avenue des Semis, La Mica prend la forme d'un véritable condensé de savoir-faire ancestraux, puisqu'elle apparaît comme un corps de bâtiment rectangulaire à deux niveaux régi par des principes d'une symétrie sans faille. En témoignent, notamment, la porte d'entrée axiale ainsi que ses deux avant-corps latéraux identiques. De nombreux éléments, comme la forme du toit, qui abandonne tout débord, le choix de la pierre calcaire pour mettre en valeur l'élévation, ou l'utilisation systématique du balustre rond pour les garde-corps de la terrasse et des faux balcons, plongent le visiteur dans un monde de nostalgie et de traditions. Il en oublie d'ailleurs tous les détails d'une autre nature, en particulier ceux hérités de l'architecture balnéaire, comme les pierres de la façade principale, emboîtées en opus incertum, ou la présence de la tuile mécanique. C'est au prix d'un rejet massif de l'architecture balnéaire, qui cultive l'art de la façade colorée, riche en détails et sachant jouer avec les ombres et les lumières, que La Mica, orientée au nord, s'est forgée une personnalité à contre-courant.

Mais le plus étonnant n'est pas perceptible de prime abord. Il faut contourner la demeure pour découvrir sa véritable nature. Surprise, car là où l'on penserait découvrir une élévation régulière d'une certaine apparence, s'inspirant des façades postérieures des maisons de campagne, on ne trouve qu'une architecture d'une banalité déconcertante, irrégulière, presque aveugle et traitée avec la plus grande économie. Ainsi, La Mica ne semble pas tenir ses promesses. Elle renoue de façon la plus inattendue qui soit avec l'une des préoccupations majeures de l'architecture balnéaire : l'art du paraître à tout prix!

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