Villa Pénélope
Parc n°3
- ZPPAUP
Personnage marquant du Royan de l'avant-guerre, Henry Boulan, auteur des plans de la villa Pénélope, est certainement l'architecte le plus chanceux de sa génération puisque sa production, révélée par environ quatre-vingts signatures, est la mieux conservée de toutes. Elle permet de dessiner la carrière de l'architecte, en dressant les typologies des villas qui lui sont propres ainsi qu'un certain nombre de manies décoratives que l'on décèle dans les années postérieures à la première guerre mondiale, quand l'homme était le maître de L'Oasis.
Le moins que l'on puisse dire c'est que Pénélope fait partie des quelques exceptions qui confirment une règle, tant elle semble à première vue inclassable dans l'œuvre d'Henry Boulan. Contrainte par une parcelle qui la dessert, la villa se développe selon un plan rectangulaire incluant une tour carrée. Renfermant le vestibule et non l'escalier, ce qui aurait été plus logique, cette dernière donne l'illusion d'être placée dans l'œuvre alors qu'elle ne l'est pas vraiment. Construite en moellons enduits enserrés dans des pans de maçonnerie en pierres de taille réunis, selon un système plus en vogue chez Marc Roberti que chez Henry Boulan, par un arc segmentaire décoré d'éléments interprétant très librement le mâchicoulis*, elle est terminée par un toit-terrasse, là où l'on attend logiquement une toiture en fer de hache couverte d'ardoises, comme le reste de l'édifice.
De tels détails laisseraient volontiers supposer que Pénélope a été élevée dans les dernières années du XIXe siècle, mais d'autres, comme la trilogie de baies ouverte au rez-de-chaussée, indiquent une date sans doute un peu plus récente. Si l'on excepte les pittoresques accolades s'étirant à la base de la plupart des fenêtres, la relative simplicité du système décoratif plaide en faveur d'une datation des premières années du XXe siècle. Elle ne dédouane cependant pas Henry Boulan de certaines lourdeurs peu compatibles avec les styles successifs qu'il développe. Elles émanent probablement de la volonté du commanditaire et non de celle d'un architecte maîtrisant parfaitement les effets d'imbrication des volumes ainsi que le jeu décoratif des façades, comme le prouve, parfois avec éclat, la plupart de ses œuvres.
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