Villa Ma Normandie
Oasis
- ZPPAUP
D epuis l'impardonnable destruction, en 2001, de Ker-Héol, plus connue sous le nom de l'Amirauté, qui avait été élevée à la fin du XIXe siècle pour le préfet Paul Maitrot de Varenne, la villa Ma Normandie s'enorgueillit de posséder l'un des plus beaux programmes sculptés subsistant encore à Royan. Si les multiples culots des façades de Ker-Héol formaient une incomparable collection de têtes sculptées plus expressives les unes que les autres, ceux de la villa Ma Normandie ont mué, sous le ciseau d'un ouvrier habile, en d'improbables troubadours médiévaux jouant de la musique.
Aussi pittoresques soient-ils, ils ne parviennent pas à faire oublier l'influence stylistique qui prédomine et qui a valu son nom à la villa. Celle qui se veut une héritière de la tradition anglo-normande, aussi bien dans l'âme que dans son appellation, en a retenu les jeux de toitures pittoresques que met en valeur la tuile plate des couvertures. L'importance primordiale du toit, égayé par une série de fenêtres qui passent en lucarnes et quelques chiens assis, fait oublier la grande simplicité du plan et des volumes généraux de la demeure aux façades constituées de pierres calcaire délicatement taillées et posées en lits réguliers. Le soin apporté au moindre détail se retrouve, par exemple, dans l'élégante mosaïque à dominante dorée, incrustée avec tact entre le linteau de la porte d'entrée et son arc de décharge*. Ainsi elle vient s'intercaler aux yeux de tous comme un gage supplémentaire de qualité.
De nombreuses similitudes entre cette élégante et sobre réalisation royannaise et l'hôtel Armand, bâti en 1936 selon des plans de l'architecte Georges Naud, avenue Aristide Briand, à Saintes, laissent supposer que Ma Normandie est probablement l'œuvre de ce dernier. Le recours aux culots sculptés renforce cette hypothèse et peut être interprété comme un clin d'œil aux fonctions d'architecte des Monuments historiques qu'occupa pendant longtemps Georges Naud dont la carrière atypique a profondément marqué l'histoire de l'architecture locale durant toute la première moitié du XXe siècle.
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