Villa Nadia

Oasis

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Architecte(s) : Henry Boulan.
Adresse : 33 avenue de Verdun Date de construction : début du XXe siècle Entrepreneur : Henry Boulan Protections :
  • ZPPAUP

P ar sa position singulière, qui lui fait tourner le dos au soleil et à la partie la plus prestigieuse du lotissement de L'Oasis, la villa Nadia affirme haut et fort ses différences. Cette marginalisation, qu'elle s'est d'évidence imposée, lui a permis d'affirmer une personnalité architecturale à part. Ainsi, à son orientation inattendue répond un parti architectural peu commun. À ce propos, l'œil averti du spécialiste aura du mal à trouver sur ses façades les poncifs de celui qui en est le concepteur : l'architecte entrepreneur Henry Boulan (voir p.368).

En marge de tout ce qu'il a pu construire dans le quartier, et même ailleurs, ce Royannais hors du commun a conçu Nadia comme un simple corps de bâtiment rectangulaire à trois niveaux, sur lequel vient s'appuyer une tour d'escalier ainsi que quelques parties annexes. Pour faire oublier un parti général assez convenu, la tour d'escalier élance sa toiture couverte d'ardoises au-delà des tuiles mécaniques protégeant le corps de bâtiment principal. Mais les volumes encore traditionnels de cet ensemble prétendument hétéroclite, ne parviennent pas à imposer les effets d'imbrications complexes que se plaît à cultiver, en règle générale, l'architecture balnéaire.

Il en va d'ailleurs de même en ce qui concerne le traitement décoratif de la façade principale, où un élégant programme sculpté, plus inspiré par les canons d'une architecture convenue que par les fantaisies qui ont cours dans les lieux de villégiature, n'arrive pas à prendre le dessus. La responsabilité en incombe à la prédominance de la brique rouge, utilisée de façon assez conventionnelle mais avec efficacité, tant dans les angles qu'en encadrements de baies. Seules les allèges* des fenêtres révèlent quelques timides fantaisies, puisque la brique y entre en force pour mieux enchâsser un tableau de pierre. Conjugués à une orientation capricieuse, sans aucun doute plus urbaine que balnéaire, de tels détails révèlent une villa en quête d'identité qui se veut encore bourgeoise, là où, normalement, les excentricités sont perçues comme légitimes. Encore une fois, Henry Boulan nous étonne.

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