Villa La Loggia
Oasis
- ZPPAUP
V éritable fief d'Henry Boulan (voir p.368), qui en fut le lotisseur à partir de 1914, la partie est de L'Oasis recèle encore de nombreuses œuvres de celui qui a su imprimer avec un certain talent sa marque au quartier en y construisant, dans l'entre-deux-guerres, nombre de villas dont les proportions plutôt modestes n'ont pas empêché la mise en œuvre d'une expression architecturale forte. La villa La Loggia en est une parfaite illustration. Elle fait partie de ces lieux de villégiature qui ont été élevés durant les Années folles, pour une clientèle qui n'avait plus les moyens financiers pour faire appel à des architectes venus de l'extérieur, comme on le faisait volontiers avant la guerre de 1914-1918.
Bouleversant les habitudes de l'âge d'or de l'architecture balnéaire (vers 1880-1914), la nouvelle catégorie sociale qui débarque désormais chaque été sur les plages royannaises constitue une véritable aubaine pour les entrepreneurs-architectes locaux, et surtout pour Henry Boulan, qui profite de la vente de ses terrains du quartier de L'Oasis pour offrir ses services, tant en qualité d'architecte que d'entrepreneur de maçonnerie. De fait, il pouvait assurer un véritable suivi, depuis la vente du terrain jusqu'à la livraison clefs en mains des villas qu'il proposait.
C'est tout un pan de l'histoire du quartier de L'Oasis que racontent, à leur manière, les pierres de la villa La Loggia. Limitée à un rez-de-chaussée surélevé, elle se satisfait d'une image plus modeste qu'elle ne l'est en réalité, puisqu'elle laisse croire volontiers qu'elle se développe selon un simple plan rectangulaire, alors qu'elle est prolongée sur l'un de ses côtés par un petit corps de bâtiment en retrait. Probablement mus par une culture du voyage, les commanditaires de la villa lui ont donné une personnalité particulière, en choisissant de rejeter le garage - symbole d'une certaine modernité - sur un côté du soubassement, et en faisant établir le long de la façade principale une étonnante galerie à colonnes. Juchées sur un puissant soubassement, ces dernières portent de frêles structures de bois sur lesquelles repose une toiture à forts débords où la tuile traditionnelle s'impose. Précédée par un perron assez imposant, la villa s'affirme ainsi comme une véritable folie néo-coloniale qui n'est pas passée inaperçue, puisqu'elle possède, notamment, une cousine assez proche dans les rues de La Tremblade, dont on ne sait, malheureusement, qui en est l'auteur.
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