Hôtel de Ville
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R ares sont les édifices qui, à l'instar de l'actuel hôtel de ville, ont autant changé d'identité. Construit entre 1879 et 1887 pour Auguste Cadoret de Beaupreau et son épouse, née Marie-Alphonsine de Blom, ce bâtiment fut d'abord la villa Sainte-Anne, puis Les Palmiers, avant d'être acquis en 1939 par la ville de Royan qui désirait y établir un collège de jeunes filles. De fait, l'établissement fonctionna une poignée d'années, jusqu'en 1947 quand l'ancienne demeure des Cadoret de Beaupreau fut profondément transformée sous la direction des architectes associés René Baraton (voir p.364), Jean Bauhain et Marc Hébrard, pour devenir hôtel de ville.
De Sainte-Anne- la villa originelle - il ne subsiste essentiellement que la façade antérieure, donnant sur l'avenue de Pontaillac. Coiffée d'une toiture basse masquée par un parapet en pierres de taille, ajouré par endroits de balustres, elle comprenait quatre niveaux : un soubassement, un rez-de-chaussée surélevé, un étonnant entresol destiné aux domestiques, et un étage noble qui était réservé aux chambres des maîtres de maison. Le cinquième et dernier niveau, qui forme un étage attique au-dessus du parapet masquant à l'origine la toiture, a été ajouté en 1947.
De la villa Les Palmiers, aménagée en 1893, un an après son acquisition par un riche parisien nommé Louis Sarlin, devenu en 1902 président de la Société des tramways de Royan, il reste aujourd'hui essentiellement la façade postérieure. Donnant sur le parc, elle a été totalement reconstruite sous la direction de l'architecte Auguste Rateau (voir p.376), entre deux avant-corps latéraux en forte saillie, venus enserrer une terrasse précédée d'un large perron à balustres. Bien que dotée de baies parfois plus larges (celles de la partie inférieure portent le chiffre L.S. pour Louis Sarlin) et de pilastres* colossaux dans la partie supérieure, cette nouvelle élévation reste fidèle aux canons de l'architecture classique annoncés dès les années 1880 sur la façade antérieure. La principale différence se lisait au niveau des toitures, qui avaient été pourvues de hauts combles indépendants, couverts d'ardoises. Ainsi, la villa à l'italienne des Cadoret de Beaupreau était devenue à partir de 1893 un castel néo XVIIesiècle ponctué de combles à la française, qui ont à leur tour disparu à la faveur d'un dernier travestissement, quand ils ont fait place, en 1947, au cinquième niveau qui brouille un peu plus les pistes, car il se lit volontiers comme un étage attique néo-régionaliste !
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