Villa La Houlette

Hors Parcours

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Architecte(s) : Inconnu.
Adresse : 37 boulevard Champlain Date de construction : fin du XIXeEntrepreneur : Inconnu

B ien qu'elle constitue sans conteste un témoin particulièrement précieux du Royan d'avant-guerre, la villa La Houlette ne fait l'objet d'aucune protection particulière, car méprisée par la zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager établie en 1996. Cette exclusion de fait est d'autant plus regrettable que la demeure que l'on peut aujourd'hui admirer est le fruit d'une histoire architecturale assez singulière.

Il n'aura échappé à personne que derrière ses deux opulentes façades où les fantaisies de la polychromie sont vite rappelées à l'ordre par le traitement très académique réservé aux parties hautes, se cachent quelques anomalies trahissant un passé plus complexe qu'on pourrait le croire. Il faut avouer que, derrière une certaine honorabilité architecturale, ces deux façades cherchent à masquer une origine difficile à avouer. L'absence de soubassement, une différence proportionnelle entre le rez-de-chaussée et l'étage, le recours à la mitoyenneté ou le traitement décoratif d'un mur de clôture qui se prolonge bien au-delà de la parcelle portant la villa sont autant d'indices qui doivent éveiller quelques soupçons chez un historien de l'art.

De fait, La Houlette n'a pas toujours été la demeure racée que nous connaissons, loin de là. D'abord limitée à un simple rez-de-chaussée, elle fut à l'origine un corps de bâtiment de dépendances qui contenait les écuries de son aristocratique voisine, la villa Pastourelle. C'est ce qui explique son implantation, les différences de proportions entre les niveaux, sa mitoyenneté ou encore le dessin de son mur de clôture, qui semble calqué sur celui de certaines de ses voisines. Ce n'est qu'à la faveur de leur transformation en habitation que les anciennes écuries se sont muées, à la charnière des ©, en respectable maison de maître. Pour faire oublier ce brusque changement de statut, celui qui est à l'origine de ces transformations s'est plu à multiplier les références académiques dans les parties hautes de la demeure, en scandant les angles de l'étage de pilastres* cannelés et en couronnant les deux avant-corps latéraux d'un puissant fronton triangulaire sculpté du meilleur effet. Ainsi ces éléments viennent rappeler à l'ordre les fantaisies du reste des élévations, où la polychromie l'emporte grâce à un savoureux jeu de briques rouges et de céramiques décoratives qui se plaît à bousculer et à détourner les codes et les hiérarchies établis.

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