Cimetière des Tilleuls

Hors Parcours

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Architecte(s) : Jules Boisnard (1872), Justin Béguet (1884), Marc Roberti (1892).
Adresse : 55 boulevard Georges Clemenceau Date de construction : 1851, 1872, 1884, 1892, 1928 Entrepreneur : René Janin (1851), Alexis Cougrand père (1872), Michel Soutéra (1884), Fernand Cougrand fils (1892), Lucien Marchat (1928)

U ne majestueuse grille qui rouille inexorablement annonce, dans l'axe de l'avenue des Tilleuls, le cimetière communal de Royan. Situé aux abords immédiats de l'église Saint-Pierre, le premier cimetière de Royan se vit condamné par la politique hygiéniste du XIXee Bien que partiellement endommagées par les bombardements de 1945 puis par la politique de reprise des concessions abandonnées, les parties anciennes du cimetière ont gardé l'empreinte de la seconde moitié du XIXe Renforcée par des implantations parfois désordonnées à l'intérieur de certains carrés, l'impression d'éclectisme que l'on ressent en parcourant les allées du cimetière vient de la variété des typologies et des styles des monuments conservés. Si le fer y fait son entrée par le biais d'enclos ou de croix, les autres matériaux issus de l'industrialisation y sont bannis, ainsi que les couleurs qu'ils induisent. La seule exception à cette règle est la petite chapelle funéraire de la famille de La Grandière, où repose le comte Alfred de La Grandière (1804-1886), qui fut maire de Royan de 1853 à 1863. Masqués par une façade en pierres de taille de style néo-gothique où sont sculptées les armes et la devise de ce lignage aristocratique, les murs latéraux sont construits en briques rouges. Il faut probablement voir dans ce détail inattendu une allusion à la briqueterie fondée par les La Grandière à Saint-Georges-de-Didonne, et non à l'architecture colorée qui fit la bonne fortune de Royan, sous les différents mandats de Frédéric Garnier (1836-1905). Inhumé à quelques pas de là, ce dernier, qui fut une grande figure républicaine locale, a choisi de prendre le contre-pied de son prédécesseur, en voulant reposer dans une chapelle marquée par les canons d'un classicisme empreint de sévérité. Ce monument s'inscrit dans une tendance stylistique que semblent avoir affectionnée de nombreux notables royannais. En témoignent, par exemple, les tombeaux des familles Souchard, Lehmann, Gros ou Capet. D'une grande qualité d'exécution due aux Cougrand, la sépulture de cette dernière aurait été dessinée par Eugène Guillot (1870-1943), entrepreneur architecte, directeur des travaux de la ville, en souvenir de sa fille Jeanne (1905-1933), épouse de Jean Capet, décédée prématurément.
S'inscrivant dans la filiation de style qui avait précédemment touché les stèles du cimetière, ces chapelles cherchent à se mesurer à celles qui se drapent d'un manteau néo-gothique. Très en vogue dans les milieux catholiques de la seconde moitié du XIXe À quelques allées de là, une charmante stèle sculptée symbolise la carrière d'un jardinier. Ce sont les marins qui sont le plus à l'honneur dans le cimetière, avec un nombre assez important d'ancres accrochées à des stèles, voire à quelques colonnes tronquées. Ces parures funéraires sculptées dans la pierre calcaire occultent un autre patrimoine, fragilisé par son vieillissement : les croix métalliques. Encore relativement nombreuses, elles constituent un ensemble méconnu qui s'accommode de motifs graphiques variés, accompagnant parfois une vierge, un christ ou un monogramme.

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