Monument aux Morts

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L e poilu en bronze qui trône parmi les immeubles des années 1950 bordant la place du maréchal Foch, ancienne place des Acacias, fait partie de ces miraculés ayant réussi à échapper, on ne sait comment, au déluge de feu qui s'est abattu sur Royan en 1945. Fièrement posé sur un piédestal en pierre, il avait évité quelques mois auparavant, l'infamie du déboulonnage et de la fonte qu'avait imposée l'occupant à la statue d'Eugène Pelletan et au buste de Frédéric Garnier. Ainsi disparaissaient les deux meilleurs exemples de la grande statuaire commémorative royannaise que seul le monument aux morts de la place Foch permet encore d'évoquer aujourd'hui.

Inauguré le 1er novembre 1921 par le maire, Charles Torchut, lors d'une cérémonie particulièrement émouvante, le poilu miraculé est l'œuvre de Gaston Veuvenot (1854-1942), qui l'a signé de son nom d'artiste, Gaston Leroux. Dédié aux 339 Royannais tombés au champ d'honneur lors de la première guerre mondiale, il représente un soldat de 3 mètres de haut brandissant un drapeau avec toute la vigueur, la force et le courage qui le guideront vers la victoire. Conformément au marché signé le 30 mai 1921, entre le maire de Royan et Gaston Leroux, une palme avec couronne en bronze, où sont attachées les croix de guerre, la légion d'honneur et la médaille militaire, orne la partie inférieure du piédestal.

Véritable sentinelle dressée à l'endroit où débute la promenade du boulevard Garnier, l'œuvre de Gaston Leroux en impose par son réalisme mâtiné d'un idéalisme peut-être un peu trop soucieux de mettre en scène au millimètre près le moindre détail. Il en résulte une expression qui peut sembler presque trop parfaite, voire un peu convenue, et qui ne peut être due qu'à un artiste chevronné. De fait, Gaston Leroux est loin d'être un inconnu lorsque la ville de Royan fait appel à ses services, en 1921. Natif de Paris, où il s'était formé aux côtés de François Jouffroy, l'homme était ensuite allé s'installer à Bordeaux, dans les dernières années du XIX^e

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