Dentelles de bois et lambrequins
Associé en règle générale aux auvents et autres débords de toitures, parfois à la partie supérieure des baies, le lambrequin est à l'origine une commodité qui s'est peu à peu transformée en élément de décor à part entière. Son nom vient du terme « lamperkijn » qui désignait au Pays-Bas une pièce d'étoffe pendante destinée à l'ornementation. D'abord utilisé dans l'ameublement, le lambrequin s'introduit peu à peu dans l'architecture, où il désigne aujourd'hui un bandeau ajouré, souvent en bois, parfois en tôle, destiné à masquer les chéneaux et les gouttières courant le long des toitures. Élément traditionnel de l'habitat de Haute-Savoie ou des vallées suisses et autrichiennes, il devient rapidement un poncif de l'architecture balnéaire, où règne la fantaisie. Sorte d'objet précieux témérairement accroché aux auvents et autres débords de toitures, qui se multiplient pour créer des zones jouant avec les ombres et les lumières, le lambrequin amplifie les effets de décrochements. L'emploi des scies mécaniques permettant de reproduire des motifs de bois découpés à moindre coût, il envahit les façades des villas, avant d'aller volontiers coloniser la partie haute des baies. Comme le montrent bien des photographies anciennes, Royan n'a pas échappé à cette mode faisant la part belle aux pacotilles, mais, ici peut-être plus qu'ailleurs, ces éléments ont peu à peu disparu, faute d'un entretien devenu coûteux, ne laissant subsister très souvent que les pièces maîtresses des charpentes qu'ils venaient enjoliver.
En savoir plus : Guide architectural Royan 1900 de Frédéric Chassebœuf aux Éditions Bonne Anse.