Le chapiteau réinventé
Défini comme un élément qui vient ponctuer, dans sa partie supérieure, une colonne, un pilier ou un pilastre, le chapiteau trouve son origine dans l'architecture antique, qu'elle soit grecque, égyptienne ou romaine. Partie intégrante de certains organes de support et de stabilité, il devient un prétexte pour accueillir un décor sculpté, comprend en principe, de bas en haut, un astragale, un corps composé d'une corbeille et d'une échine, cette dernière étant parfois accompagnée par un gorgerin, et se trouve couronné par un abaque ou un tailloir. Contrairement aux chapiteaux médiévaux, où la corbeille peut développer un décor floral, des motifs géométriques, des entrelacs ou être historié, les chapiteaux antiques et classiques répondent à une classification qui a permis d'établir trois grands ordres - dorique, ionique et corinthien - auxquels on peut ajouter les ordres toscan et composite. Prônant une redécouverte des styles en vogue aux époques précédentes, le XIXe siècle se réapproprie les différentes formes de chapiteaux, en faisant voler en éclat tous les codes précédemment établis. Leur vocabulaire décoratif se métamorphose alors pour le meilleur ou le pire, parfois à la faveur de nouveaux matériaux. Particulièrement sensible aux phénomènes de modes, l'architecture royannaise n'échappe pas alors à cette tendance, comme le montrent encore un peu partout en ville de nombreux exemples de chapiteaux plus ou moins réinventés.
En savoir plus : Guide architectural Royan 1900 de Frédéric Chassebœuf aux Éditions Bonne Anse.