Tous les degrés de l'escalier
Élément majeur de la villa, la cage d'escalier renoue avec une tradition ancestrale qui s'était progressivement éteinte aux xviie et xviiie siècles, puisque son emplacement se devine souvent depuis l'extérieur, quand elle n'est pas sanctuarisée par une tour conçue pour l'enchâsser. Réalisée, en règle générale, en bois, elle dessert soit la totalité de l'habitation, soit exclusivement les niveaux « nobles », occupés par les maîtres de maison. Dans ce cas, un escalier secondaire est aménagé pour relier les pièces de service situées dans le soubassement et les parties supérieures. Si quelques escaliers forment un colimaçon, comme à l'intérieur d'un phare, les plus nombreux sont constitués d'une succession de volées droites entrecoupées par une série de repos et de paliers. Sécurisés par des balustres tournés dans une essence de bois dur tel le pitchpin, ils peuvent prendre des proportions monumentales, en s'épanouissant autour d'un espace central évidé. À son apogée à la fin du XIXe siècle, l'art de concevoir un escalier nécessite l'emploi d'une main-d'œuvre spécialisée que certains architectes comme Jules Bureau acceptent alors de former en dispensant des cours du soir. Faisant figure d'exception, l'escalier en pierres de taille est alors passé de mode, et les quelques exemplaires réalisés à Royan ne provoqueront pas le regain d'intérêt escompté, notamment dans les premières années du XXe siècle, lorsque s'est imposé le style néo-Louis XVI.
En savoir plus : Guide architectural Royan 1900 de Frédéric Chassebœuf aux Éditions Bonne Anse.