La cheminée, chef d'orchestre du décor
Comme le suggèrent leurs conduits extérieurs, les cheminées jouent un rôle important à l'intérieur des villas, à Royan comme ailleurs. L'inventivité et la fantaisie des élévations se prolongent, dans une moindre mesure, à l'intérieur. Comme l'escalier, les cheminées font l'objet de toutes les attentions. équipant les pièces principales, elles peuvent se diviser en deux catégories. La première englobe celles destinées à chauffer les pièces de réception (salle-à-manger, salon...). Souvent conçues sur mesure, elles peuvent être ostentatoires et adpotent des formes variées. La seconde catégorie est composée par les cheminées des chambres à coucher. Il s'agit souvent de cheminées en marbre, d'un dessin assez simple et produites en série. Leur effet décoratif est limité. De ce fait, elles s'opposent aux cheminées des pièces de réception, dont l'enveloppe externe peut être réalisée en pierre ou en bois. Grand adepte du pitchpin, l'architecte Marc Roberti détourne volontiers le modèle classique de la cheminée à la française en remplaçant le trumeau par une glace sans tain ou une fenêtre, ce qui l'oblige à concevoir des conduits dévoyés. Ce genre de cheminée d'apparat, où le manteau intègre couramment des colonnes ou des pilastres à chapiteaux, voire des balustres détournés, laisse peu à peu place, au début du xxe siècle, à des réalisations plus modestes, traitées à la manière d'un meuble adossé ou incrusté. Cette tendance est illustrée par une réalisation de l'architecte Auguste Rateau qui conçoit alors, pour un salon, une simple cheminée engagée englobée dans un système d'étagères.
En savoir plus : Guide architectural Royan 1900 de Frédéric Chassebœuf aux Éditions Bonne Anse.