Dangereuses montgolfières
Article publié le 31/07/2013
par Marie-Anne Bouchet-Roy
Cartes postales coll. V. Billaud, P. Morel
Le voyage aérien en ballon connaît un grand engouement au XIXe siècle. Il y a une véritable fascination du public à contempler la montée d'un ballon aussi les demandes d'ascensions des aéronautes se multiplient, comme l'atteste une déclaration de l'Union de Pilotes Aériens en 1887 : « Les fêtes aérostatiques étant plus que jamais à l'ordre du jour et en grand faveur auprès du public, les demandes de municipalités sont nombreuses ». Une ascension est la garantie d'obtenir un grand succès et les maires des communes sont très sollicités. Royan n'échappe pas à la règle qui organise des fêtes aériennes pendant la saison. Il arrive pourtant que des accidents surviennent, comme le raconte Guy Binot dans son Histoire de Royan.
Un terrible accident mortel endeuille la saison le 9 août 1874 quand le "gymnasiarque" Édouard-Alexandre Braquet se produit lors d'une fête aérienne sous une montgolfière. Celle-ci est brusquement soulevée par un coup de vent et le malheureux trapéziste, terrorisé, manque ses agrès et, mal soutenu par un mince cordon de sûreté, s'écrase au sol sous les yeux horrifiés des badauds.
Plus tard, un autre accident se termine de façon moins dramatique :
Les Royannais assistent impuissants à un nouvel accident aérien le 17 août 1883 dans l'après-midi quand un coup de vent enlève par accident une superbe montgolfière, la Vidouvillaise, avec son propriétaire Gratien, suspendu par une corde sous la nacelle où se trouve son épouse. Après avoir traversé tout Royan à 200 m d'altitude, la montgolfière se pose à Belmont, trois kilomètres plus loin, dans des broussailles. Le malheureux Gratien est traîné sur le sol pendant plus de 100 mètres, bien que gravement blessé il se rétablit assez rapidement de sa tragique aventure.