... Vous comprenez pourquoi mon prochain livre je l'écris avec Mac...

Mac et moi, on s'est rencontré sur un slogan. Que voulez-vous, le poids des mots m'a toujours fait un choc.
C'était un dîner de plus, mi-mondain, mi-business, mi-copain.
Invité du jour : Joël de Rosnay. Dès lors, sujet inexorable, le mini fit son entrée dès le hors-d'oeuvre. Le maître fit un tabac, mais soudain la pécore de service s'esclaffe entre deux bouchées de foie gras : "branché votre truc, mais strictement inutile". Et mon univers bascula. Mon voisin de droite sortit de sa réserve. Il avait le front lissé du mathématicien, la mèche en folie du poète, les yeux électriques du marchand.
Le tout en un, en quelque sorte. Il était Monsieur Apple France et donc ce n'était pas une pomme. Sa réponse cingla les convives : "le mini, c'est l'U.L.M. de l'esprit". Et il parla de Mac comme on parle d'un copain. Le pote avec qui tout devient possible car il vous fait la vie simple. A la fois votre stylo, votre montre, votre gomme, votre pense-bête, votre fusain, votre tire-ligne, votre classeur, votre calculette et même votre poubelle. Bref, un comptable qui serait aussi banquier, secrétaire, correcteur, graphiste, dessinateur et partenaire de jeu.
Quel mec ce Mac ! Dès le lendemain, j'invitai Mac à la maison. Incroyable mais vrai, Gassée n'avait pas fait dans le bidon. Le mec tint toutes ses promesses. Plus une. Il allait apprendre à mon fils de Pub à lire et à écrire. Chaque matin, lorsqu'encore abruti par le stress de la veille je titube au saut du lit, j'aperçois par la porte entrouverte Tristan (Six ans) répétant avec MacWrite et MacDraw ses pages d'écriture et ses dessins de la veille.
Vous comprenez pourquoi mon prochain livre je l'écris avec Mac. Vous me voyez gratter à mon bureau en Cromagnon de la plume, pendant que mon rejeton pianote sur son Mac en Einstein du futur.
Les temps changent. En mieux. En vérité, je vous le dis : hier, on avait souvent besoin de petits pois chez soi.
Aujourd'hui, c'est d'Apple.