Pontaillac
Le quartier de Pontaillac forme un polygone délimité approximativement par l'avenue Louise, le boulevard de la Perche et le boulevard du Colonel Baillet. En 1855, Jean Lacaze, entrepreneur bordelais, achète 24 hectares de dunes en bordure de la conche pour la somme de 32 000 F. Il avait « découvert » Pontaillac lors d'une excursion à dos d'âne à partir de Royan et avait voulu immédiatement y fonder une station bordelaise légitimiste et catholique, destinée à concurrencer le vieux Royan protestant et républicain. Il fait construire, en 1856, sur la falaise des Brandes, une magnifique villa - l'actuelle Résidence du Golf - bientôt suivie par cinq autres, alignées le long cette conche. C'est la naissance de Pontaillac, bientôt reconnue comme la station huppée de Royan. Son plan, en damier, ouvre les rues aux vents du large afin de faire pénétrer l'air vivifiant à l'intérieur même du quartier. Derrière la façade de Verthamon donnant sur la conche, Pontaillac offre un remarquable ensemble de villas et maisons individuelles entourées de jardins souvent luxuriants, au relief bosselé par la dune. Après le bombardement du centre-ville, en 1945, Pontaillac devient le poumon de la ville en reconstruction, concentrant les activités touristiques, culturelles et administratives. Depuis 50 ans, elle attire ainsi un nombre croissant de lotissements, jusqu'à la saturation du bâti. Toutefois, les styles ont changé. Si les nombreuses villas d'avant-guerre de Pontaillac développent le courant architectural « en caleçon de bain », à l'instar de toute la côte atlantique, offrant ici de multiples exemples colorés et bigarrés, les réalisations des années 50 offrent une architecture, certes épurée et économique, mais toujours aussi fantaisiste, en prolongeant cette atmosphère balnéaire propre au décor et à l'originalité. Du Musée, ancien marché dû à Louis Basalo, on pourra suivre un itinéraire conduisant jusqu'à la limite du quartier, pour admirer une réalisation de Pierre Marmouget. Pontaillac vous fera ainsi découvrir son esprit et son identité de quartier chic, « à part », entourant son Casino, dernier de la lignée royannaise, des deux bras protecteurs de sa conche.