Renaissance au XVIIIe siècle

Le port de Royan vu des hauteurs de la GarenneLe port de Royan - Vue des hauteurs de la Garenne - Collection des Ports de France d'Ozanne - n°54 (Dessinateur : Lomet. Graveur : Le Gouaz. Date : 1776)

Au XVIIIe siècle, l'abandon de la citadelle sur le plateau de Foncillon permet au faubourg de la Grande Conche de se développer et de devenir le cœur de la ville. Autour du Château de Mons, le hameau de Saint-Pierre reste un gros bourg rural éloigné, dominé par son église. 

Le port de Royan était prospère jusqu'au siège de 1622, grâce à la pêche, au commerce et au pilotage des navires entrant ou sortant de l'estuaire. Le démantèlement des fortifications et du môle ont considérablement réduit ces activités. Les marins ne peuvent en effet plus s'y abriter par gros temps, malgré des tentatives de reconstruction de digues et l'installation de pieux pour amarrer les embarcations. 

Cependant, peu à peu, la ville revit, grâce notamment à l'essor de Bordeaux dans la seconde moitié du siècle. Le trafic maritime qui en découle permet à Royan de retrouver des activités commerciales et de pilotage considérables. Des chantiers navals s'installent même sur la grande plage, au niveau du riveau de Pousseau. C'est ainsi que Royan, redevenue un port d'importance, figure dans les Nouvelles vues perspectives des ports de France, dessinées pour le Roi, de Nicolas Ozanne, gravées par Yves Le Gouaz, à Paris, en 1791.  

Nicolas Ozanne, d'abord  maître de dessin des gardes de la marine à Brest, en 1750, obtient, au cours de sa carrière, différents postes liés au dessin de marine et à la construction navale et se fait remarquer par son exactitude et sa finesse d'exécution. Il se voit confier l'éducation maritime du Dauphin, futur Louis XVI, et dessine pour lui soixante vues et perspectives des ports de France et des colonies. 

Le port de Royan - Vue des hauteurs de la Garenne appartient à cette collection. Le dessin n'est pas d'Ozanne lui-même, mais de Lomet, qui a réalisé 6 des planches de l'ouvrage. La Garenne correspond au quartier actuel du Parc. De là, le port d'échouage est bien visible, ainsi que les maisons bourgeoises le long de la plage. Des moulins dépassent des toits, y compris celui de Saint-Pierre, à gauche. Au loin, dans l'embouchure, plusieurs bateaux croisent aux abords du phare de Cordouan. 

La gravure qui représente ce dernier date de 1705. C'est une reproduction du dessin de Chastillon réalisé au début du XVIIe siècle, à l'achèvement de la construction du phare conçu par Louis de Foix. On y discerne, en bas à gauche, la tour médiévale, haute de 16 mètres, surmontée d'une plate-forme sur laquelle était allumé le feu à bois. La nouvelle tour, commandée par Henri III, puis par Henri IV, gardienne de l'un des plus importants estuaires du royaume, se veut un symbole royal fort. L'architecture et le décor sont ainsi particulièrement luxueux. Subissant les intempéries de plein fouet, le bâtiment sera souvent réhabilité, jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, où il est décidé de le transformer, pour l'adapter aux techniques modernes et rendre le feu visible de plus loin. Le projet retenu est celui de Teulère, ingénieur de la marine de Bordeaux, chargé de l'estuaire et de Cordouan. 

Cet ingénieur a aussi dessiné la grande carte de L'entrée de la rivière de Bordeaux, entre 1776 et 1798, sur laquelle les différents phares et amers du littoral apparaissent en médaillon, avec un descriptif. Il faut noter que le tracé a été vérifié par les pilotes lamaneurs de la Gironde, c'est-à-dire les marins connaissant le mieux les côtes et les dangers de l'embouchure.

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En savoir plus : La Saga des Bains de Mer de Guy Binot aux Éditions Bonne Anse.

 

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