Michel Ducouret
OFFICIER MECANICIEN AU PILOTAGE
1953 : à cette époque de l'après-guerre où c'était un privilège de suivre des études, mes parents décident de me mettre au collège technique de Niort, avec une bourse de « Pupille de la Nation ». Avec un CAP en poche et un bon niveau de Brevet Industriel, j'opte pour un enseignement maritime, en suivant le conseil de Charles Baudelaire : « Homme libre, toujours tu chériras la mer ».
C'était également l'époque où l'on venait chercher les employés directement à la « pépinière » : le bureau des pupilles m'offrait l'accès à la Compagnie Maritime des Chargeurs Réunis. Me voila « libre » sur les bateaux du long-cours : Extrême Orient, Afrique Noire, les pays du Nord, l'aventure quoi !
Après le service militaire dans l'aéronavale, en 1962, je suis contacté par le Pilotage de la Gironde afin de faire un remplacement de 6 jours, lesquels se sont prolongés 23 ans !...
Après avoir été nettoyeur, le Pilotage me permettra de devenir officier mécanicien.
À 45 ans, lors d'une restructuration de l'entreprise - arrivée de l'hélicoptère, 1985 - je suis licencié avec 17 de mes collègues. Mais c'est encore grâce au Pilotage que j'ouvre, en 1987, un Cabinet d'expertise maritime, et ce jusqu'en 1993.
Les prises de vue - avec caméras Armor, puis Fujika et Sony, sur film 8 mm et Super 8 - ont été réalisées dans le seul but de montrer à ma famille quel était mon emploi du temps à bord et quelle était l'utilité d'un bateau pilote dans l'estuaire de la Gironde. Pour des gens de l'intérieur des terres, c'était un milieu inconnu et je me proposais de le leur faire connaître. Le film me semblait mieux leur « parler », même si les images étaient muettes, car j'en assurais le commentaire.
Je ne savais pas que, 45 ans plus tard, elles allaient devenir un document intéressant, presque un documentaire, sur ce milieu maritime généralement si discret. " Photo Bernard Mounier
Gloire aux pilotes de la Gironde de Bernard Mounier