Les Maires de Royan
Nicolas-Thérèse Vallet de Savignac (fév. - nov. 1790)
Propriétaire du Château de Mons que son père a fait construire, Nicolas-Thérèse Vallet de Savignac est le premier maire de Royan le 4 février 1790. Il abandonne ce poste pour devenir le premier juge de paix et officier de police élu de Royan. Il est le beau-père de Raymond de Labarthe, maire de Royan sous la Restauration.
François Daulnis de Puiraveaux (nov. 1790 - déc. 1791)
Le mandat de ce Maire protestant est surtout marqué par une affaire rocambolesque concernant le prétendu vol d'un ris de veau chez un boucher par un élu. Celui-ci sera exclu de la municipalité, elle-même sanctionnée pour cette décision puis suspendue. L'affaire "monte" à l'Assemblée Nationale et au ministère de l'Intérieur. Le conseil municipal est finalement rétabli mais le maire démissionne après avoir brisé une grève des boulangers qui refusent une nouvelle taxe sur le pain.
Daniel Renaud (janv. 1791 - 1796)
Bourgeois, protestant, franc-maçon, jacobin militant, Daniel Renaud est un ancien capitaine de navire. Il tente de relancer l'aménagement d'une jetée pour les navires dans le port de Royan mais sans résultat. En 1793, alors que la Révolution prend un tour plus violent, il écrit au ministre de la Marine, réclamant des frégates pour défendre l'embouchure de la Gironde contre les corsaires anglais en attendant que les batteries soient fortifiées. En 1794, Daniel Renaud préside le Comité local de surveillance révolutionnaire qui soutient l'action du Comité de Salut Public. Il conserve la mairie après la fin de la Terreur et se retire lorsque la Convention annule les municipalités dans les communes de moins de 5000 habitants, les remplaçant par un agent municipal.
De Correnson 1796 - 1800
De Correnson devient président de l'administration municipale du canton de Royan qui comprend 8 communes. La querelle fait rage entre Républicains et Royalistes dont Labarthe, gendre de l'ancien maire Vallet de Savignac. Michel Garnier est l'agent municipal de la commune de Royan.
Daniel Renaud (1800 - janv. 1808)
Daniel Renaud reprend la mairie lorsque la Constitution de l'An VIII recrée des municipalités avec des maires nommés par le pouvoir. Il améliore l'accès au temple en faisant démolir un porche construit par le menuisier Avrilleau. Celui-ci porte plainte et un long procès s'engage qui conduira à la démission de Daniel Renaud en janvier 1808.
Guillaume Alusse (janv. - août 1808)
Guillaume Alusse, négociant, ne reste que quelques mois à la tête de la ville. Il lui donne cependant des finances régulières en obtenant, le 1er mai 1808, la création d'un octroi, un impôt indirect perçu par la municipalité sur l'entrée, sur le territoire de la commune, des marchandises les plus importantes (vin, sucre, huile, café...).
Achille Pelletan (août 1808 - déc. 1809)
Père d'Eugène Pelletan (écrivain, journaliste, homme politique républicain), Achille Pelletan est notaire et juge de paix et sera conseiller général. Il souhaite voir la commune se développer. Pendant son court mandat, il est amené à interdire l'exercice du culte à l'église Saint-Pierre en raison de l'état de ruine de celle-ci. Le curé doit officier dans la chapelle des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. La municipalité décide également que les rues seront ferrées et règlemente le passage des bouviers qui apportent les marchandises, de façon qu'un seul puisse stationner devant un magasin.
Guillaume Alusse (janv. 1810 - mai 1814)
Lorsqu'il redevient maire, Guillaume Alusse s'intéresse aux travaux publics et à la police des rues, délaissés en cette période de guerres impériales qui pèsent financièrement sur la ville (réquisitions, blocus, frais de transport des militaires blessés évacués sur la ville). Le maire interdit les dépôts de terre et de "bourriers" sur la conche, devenue un véritable dépotoir. Il créé la première compagnie de pompiers royannais par un arrêté du 22 décembre 1812 : " Au premier indice d'un incendie, cinquante habitants se rendront sur les lieux ou y enverront leurs domestiques, avec un seau chacun". En 1812, il fait un recensement qui dénombre 2132 habitants et 542 maisons. C'est aussi Guillaume Alusse qui enjoint aux propriétaires de chiens de les renfermer la nuit pour qu'ils ne mordent pas les passants et fait défense aux gens de mettre à rouir le chanvre dans le ruisseau du Font-de-Cherve. Enfin, il commande d'importantes réparations pour l'église Saint-Pierre et contracte le premier emprunt communal. Il donne sa démission en mai 1814.
Achille Pelletan (mai 1814 - sept. 1815)
Achille Pelletan ne fut maire que quelques mois, lors de la première Restauration et des Cents Jours, période durant laquelle le Conseil Municipal dut successivement adhérer "au rétablissement des souverains légitimes" puis "jurer obéissance aux constitutions de l'Empire et fidélité à l'Empereur". Le Maire démissionna en septembre 1815 après les Cent Jours.
Raymond de Labarthe ou Labarthe (11 oct. 1815 - janv. 1826)
Gendre de l'ancien maire Vallet de Savignac, propriétaire du Château de Mons, royaliste farouche, il signe Labarthe jusqu'en octobre 1814, date à laquelle il ajoute une particule à son nom. Pendant la Révolution, une longue querelle l'oppose à Faye, sans-culotte royannais. Adjoint municipal, il fait partie des personnes les plus imposées du département. Il est nommé maire par les autorités lors de la deuxième Restauration. Les Royannais craignent son caractère emporté et susceptible. Il instaure des journées hommage à la monarchie : un jour de deuil pour l'anniversaire de la mort de Louis XVI, le 25 août pour la Saint-Louis, et interdit le port de l'œillet rouge. Indépendamment de son sectarisme politique, Labarthe contribue à transformer Royan en station balnéaire alors que la mode des bains de mer se lance. Il améliore la ville, fait paver les rues, aménage la place du Canton en faisant couvrir le Font de Cherve pour y installer le marché, lutte contre l'insalubrité, installe des cabines de bain et prend le célèbre arrêté du 20 juillet 1819 qui règlemente pour la première fois les bains de mer, interdisant notamment aux hommes de se baigner nus près du port et des maisons et réservant aux dames la plage de Foncillon. Moins avisé dans la gestion de ses propres affaires, Raymond de Labarthe meurt dans la misère, totalement ruiné.
Pierre Timothée Cherpantier (12 fév. 1826 - sept. 1830)
Ancien percepteur devenu notaire, Cherpantier peut poursuivre la transformation et l'embellissement de la ville. Il réglemente les embarquements et débarquements des vapeurs de Bordeaux, assure la propreté de la ville, surtout pendant la saison, instaurant un enlèvement des "bourriers" deux fois par semaine et impose aux propriétaires d'ôter les bois et matériaux épars sur la Grande Conche et dans le port. Le conseil municipal autorise l'ouverture d'un premier pensionnat laïque d'instruction secondaire en 1827. En 1830, la population sédentaire est de 2 600 habitants.
Raymond Chouchet-Desplaces (sept. 1830 - 16 juil. 1841)
Propriétaire, il devient maire grâce à l'action d'Achille Pelletan et du clan protestant et anti-légitimiste qui souhaitent écarter Cherpantier en raison de ses opinions politiques et de son hostilité à la Monarchie de Juillet. La loi électorale de 1831 entraîne l'élection, en septembre et octobre, de 21 conseillers municipaux élus pour 6 ans. Raymond Chouchet est maintenu dans ses fonctions de maire, Achille Pelletan et François Chaumont, capitaine au long cours, sont premier et deuxième adjoints.
Le maire fut l'inventeur des poubelles royannaises en enjoignant aux propriétaires de ramasser leur "bourrier" dans une caisse en bois et de le garder dans leur maison jusqu'au moment du passage du tombereau. La ville se développant et le nombre de visiteurs augmentant, le conseil municipal crée, en 1835, un service d'inspection des bains de mer dirigé par le Docteur Pouget de Bordeaux. En 1837, la ville achète la maison construite à l'emplacement du couvent des Recollets, place du Centre, qu'elle transforme en mairie. Un plan d'alignement des rues est prévu et le numérotage des maisons doit s'effectuer en noir sur fond jaune. Raymond Chouchet-Desplaces décède le 16 juillet 1841.
Antoine Jacques Bonpieyre (oct. 1841 - nov. 1845)
Ancien contrôleur des douanes en retraite, il est âgé de 71 lorsqu'il devient maire. Sa nomination est elle aussi précédée de querelles entre le protestant Achille Pelletan et Chaumont, conseiller général et maire de Vaux, légitimiste qui soutient une autre candidature. Sous son mandat, la ville commence sa transformation grâce à l'installation d'un bureau des Ponts et Chaussées à Royan, dirigé par l'ingénieur Jules Lessore. Il propose, en 1841, une profonde modification du Front de Mer de Royan qui passe par la rénovation du port, la création d'une promenade séparant la ville de la station et l'ouverture de nouvelles voies. C'est également en 1843 qu'a lieu la première saison du premier Casino de Foncillon. Bonpieyre démissionne en novembre 1845, à 75 ans.
Pierre-Timothée Cherpantier (25 octobre 1845 - 1850)
Nommé maire pour la seconde fois à 60 ans, Cherpantier va dresser un plan d'urbanisme avec l'ingénieur Auguste Botton qui a succédé à Lessore. La ville change de physionomie autour du casino de Foncillon et de ses jardins. De nouveaux quais sont construits au port, le Front de mer est entièrement rénové avec un boulevard planté d'ormeaux (futur cours Botton), des rampes relient le port à la ville, les maisons sont alignées et cessent de tourner le dos à la mer. À l'autre bout de la Grande Conche, on crée le Champ de Foire (emplacement du futur casino Redon). Le temple est reconstruit, ainsi qu'un nouveau marché couvert à côté de la mairie, place du Centre. En 1848, Cherpantier proclame la Seconde République et plante un frêne, arbre de la liberté, place du Centre. Le 30 juillet de cette année ont lieu les premières élections municipales au suffrage universel. L'ingénieur Botton obtient le plus grande nombre de voix mais Cherpantier est maintenu dans ses fonctions jusqu'à son décès en juin 1950.
Michel Augustin Bec (juin 1850 - 9 août 1853)
Ce jeune notaire organise, avec l'aide des baigneurs, les premières régates de Royan le 15 août 1850. Cette première édition attire une foule immense mais l'organisation laisse à désirer. Les régates suivantes tireront les enseignements de la première tentative. Le maire achète également les premiers réverbères qui éclaireront la ville. Il proclame le Second Empire, place du Centre, le 5 décembre 1852. Il meurt subitement d'apoplexie le 9 août 1853 à l'âge de 34 ans.
Alfred de la Grandière (9 février 1854 - août 1863)
Propriétaire du Château de Didonne, de la tuilerie et de la briqueterie à Saint-Georges-de-Didonne, Alfred de la Grandière fut également maire de Semussac. À Royan, continuant l'œuvre de ses prédécesseurs, il poursuivit l'amélioration de la voirie et l'alignement des maisons et installa l'éclairage public avec 12 premiers réverbères à huile. Sous son mandat s'ouvrent les deux premières écoles primaires ainsi qu'un pensionnat de jeunes filles. Pour financer le développement de la ville, il rétablit l'octroi et taxe les propriétaires de chiens et les détenteurs du permis de chasse.
C'est sur la façade de Foncillon que La Grandière possédait une superbe demeure devenue plus tard, en septembre 1882, l'Hydrothérapie. Il combattit les velléités de Jean Lacaze, le découvreur de Pontaillac, qui voulait en faire une station balnéaire distincte de Royan.
Lassé des interminables querelles au sujet de l'emplacement de la future église de Royan, il délaissa la mairie à partir de 1863, cessant de présider les séances du Conseil Municipal, remplacé dans cet office par le premier adjoint M. Bascle. Il ne fut officiellement remplacé qu'en 1865
Pierre Ardouin (août 1864 - août 1870)
Délégué aux fonctions de maire en août 1864, il fut nommé maire par le préfet en 1865. Pendant cette période, le conseil municipal envisage la cession des dunes pour la création d'une promenade publique devant la Grande Conche ainsi que la création d'un marché au poisson à la criée. Le maire demande également l'annulation de la location des conches faite par les domaines à quatre personnes qui avaient le droit d'y installer des cabines de bain, à l'exclusion de tous les autres. Il dote la ville de l'éclairage au gaz pour les établissements publics. Il propose des armoiries pour Royan comprenant des poissons, la tour de Cordouan, une harpe (pour le casino), une chaloupe, le tout entouré d'une branche de pin et d'une de chêne. Le projet est abandonné.
À la fin du Second Empire, Royan est une station balnéaire renommée.
Frédéric Garnier (juin 1871 - août 1905)
Après un intérim de quelques semaines, la chute de l'Empire et de nouvelles élections, Frédéric Garnier est élu maire de Royan en juin 1871 et sera réélu jusqu'à sa mort. Issu d'une famille rochefortaise, il fait des études de droit et s'installe au logis de Vaux. Durant les 34 années de son «règne», il accomplit une œuvre considérable avec l'arrivée du chemin de fer, le lotissement du Parc, les deux casinos, l'église Notre-Dame et le « petit tram » Decauville, toutes innovations de première importance. Fidèle à son idéal républicain, il crée les deux groupes scolaires, Gambetta et Pelletan, et une école de filles aux Tilleuls, ainsi que l'institut collégial, futur Collège Emile Zola. Il s'attache aussi au bien-être des Royannais grâce à l'amélioration de l'équipement urbain et des services publics. Il a le soutien indéfectible du camp républicain et en particulier du journaliste et publiciste Victor Billaud dans son journal La Gazette des bains de mer de Royan.
Député en 1889, puis réélu en 1893, 1898 et 1902, sénateur en 1903, Frédéric Garnier décède le 6 août 1905 à Contrexéville. Royan lui fait des funérailles grandioses et solennelles et sa statue à Foncillon est inaugurée en septembre 1907. Garnier est le maire qui a le plus marqué l'histoire royannaise, faisant passer la ville de 4.000 habitants et 18.000 baigneurs par saison à son arrivée à la mairie, à 8.800 habitants et 120.000 baigneurs par saison à sa mort.
Albert Barthe (août 1905 - mai 1908)
Le protestant Albert Barthe était le premier adjoint de Frédéric Garnier et dirigeait déjà les affaires municipales pendant que le maire était à Paris. Il prend sa suite et lui rend hommage en commandant la statue érigée à Foncillon en 1907. L'institut collégial dirigé par Victor Fohrwerk est inauguré en 1905 dans le Parc de Royan. La ville se mobilise pour la venue du Président Fallières prévue le 28 juin 1907, des cartes postales sont éditées mais la visite est annulée à la dernière minute. La saison 1907 bat des records avec 135 000 visiteurs.
Auguste Rateau (mai 1908 - mai 1912)
Architecte, auteur de nombreuses villas de prestige sur la Côte de Beauté, Auguste Rateau, qui anima longtemps l'opposition à Frédéric Garnier, emporte la mairie en battant la liste républicaine d'Albert Barthe. Les saisons sont toujours brillantes et le syndicat d'initiative voit le jour en plusieurs étapes entre 1908 et 1912. La municipalité, divisée, est battue lors des élections de mai 1912.
Caricature extraite du Guide architectural Royan 1900 de Frédéric Chassebœuf aux Éditions Bonne Anse 2013
Charles Torchut (mai 1912 - 1923)
Avocat, docteur en droit, homme politique, figure importante du Parti Radical dont il devint responsable départemental en 1905, conseiller général en 1892, député de la Charente-Inférieure de 1903 à 1910, il est partisan de la réforme de l'impôt foncier et de la création d'un impôt proportionnel sur les revenus, mais à la condition qu'il ne soit ni vexatoire ni inquisitorial. Il veut se consacrer à « réaliser l'idéal de paix, de progrès, de solidarité et de justice que poursuit le parti républicain ». Après un échec aux législatives de 1910, il entre dans la magistrature. Il est nommé en 1911 conseiller à la Cour d'appel de Riom puis, en 1917, conseiller à la Cour d'appel de Bordeaux. Il décède brutalement un jour d'audience de la première chambre de la cour, victime d'une rupture de l'aorte.
Royan connaît une croissance importante avec 9 330 habitants mais la Grande Guerre marque la fin de la Belle Époque. Dès septembre 1914, des réfugiés affluent à Royan ainsi que les premiers convois de blessés. Plusieurs lieux dont les deux casinos, la Maison Amiot, l'Institut Collégial, sont transformés en hopitaux temporaires. Même si une activité balnéaire réduite se poursuit, la ville doit faire face au départ des soldats, aux restrictions, à la guerre sous-marine. La vie reprend ses droits après-guerre et Royan est une station brillante pendant les Années folles.
Paul Métadier (1923 - 1930)
Pharmacien, inventeur du cachet Kalmine contre la grippe, neveu d'Albert Barthe, il est maire de Talmont de 1918 à 1923 puis succède à Charles Torchut, brutalement décédé. Il rachète le casino de Foncillon en 1927 et y installe le musée et une salle des Fêtes. Il transfère la Mairie à l'emplacement de l'ancien petit casino et fait construire un nouveau marché qui ouvre au centre de la ville en 1930. Réélu en 1929, il fait réaliser le boulevard Clémenceau de la gare à l'église Saint-Pierre. En 1930, des dissensions au sein du Conseil municipal amènent la démission de Métadier.
Jules Lehucher (1930 - 1935)
Ingénieur à l'usine Decauville près de Corbeil, installateur de lignes de chemin de fer Outre-mer et notamment au Tonkin, il fut recruté en 1891 par le maire Frédéric Garnier, pour installer et diriger à Royan, la compagnie du tramway Decauville. Adjoint de Charles Torchut de 1912 à 1923 puis de Paul Métadier de 1923 à 1931, il succède à ce dernier comme maire à la suite d'une crise municipale. Il perd la mairie à la suite d'une campagne très dure, au cours de laquelle Le Phare, le journal de propagande de Métadier le qualifie de « brave homme incompétent ». Cependant, Métadier, réélu, le garde comme adjoint de 1934 à 1939.
Lehucher et sa femme, Elisa, étaient très engagés dans l'église réformée. Madame Lehucher était membre du Conseil Presbytéral. Par ailleurs, elle est l'auteur d'une brochure publiée en 1948, intitulée Où sont les neiges d'antan ? dans laquelle elle évoque le Royan de l'avant-guerre.
Paul Métadier (1935 - oct. 1939)
Ce dernier mandat de Métadier voit une série de nouvelles réalisations : inauguration du bac Le Cordouan pour la Pointe de Grave, création d'une gare routière, ouverture d'une école de mécaniciens de l'air à la caserne Champlain, inauguration d' une nouvelle poste à l'entrée de Royan. La ville rachète aussi la villa Les Palmiers à la famille Sarlin, pour y créer un collège de jeunes filles. C'est également Paul Métadier qui crée la tradition des feux d'artifice du 14 juillet et du 15 août.
En tant que maire et aussi conseiller général, il obtient le remplacement de nom du département de Charente-Inférieure en Charente-Maritime. Métadier démissionne en 1939 mais reparaît dans la vie publique après la guerre en manifestant notamment une violente opposition au Général de Larminat qu'il tient pour responsable du bombardement de Royan.
Georges Vaucheret (oct. 1939 - sept. 1940)
Rémy Houssin (16 février 1941 - 16 fév. 1943)
Pendant le mandat de Georges Vaucheret, Rémy Houssin, qui parle allemand, est chargé des relations avec l'occupant. A la suite de la démission de Vaucheret, il est nommé président de la délégation spéciale puis devient maire officiellement lors de la nomination du Conseil municipal par Vichy en février 1941. L'avenue de Pontaillac est rebaptisée "du chef vénéré de l'État, héros de Verdun et Sauveur de la Patrie". Le maire se préoccupe régulièrement des problèmes de ravitaillement, principal souci de la population. C'est à la suite d'une pénurie de lait qu'il donne sa démission une première fois mais reste à son poste suite à une pétition de la population. En froid avec le sous-préfet, Houssin démissionne une seconde fois le 9 juillet 1942 mais le sous-préfet refuse sa démission. La troisième démission sera la bonne, en février 1943.
Colonel Rouquette - Marcel Lanteirès - Charles Henri de Mesmay (fév. 1943 - avril 1945)
À la suite de la démission de Houssin, le gouvernement nomme une délégation spéciale de 5 membres présidée par le Colonel Rouquette qui porte le titre de maire et assure le gouvernement de "son entier dévouement à l'œuvre de la Révolution Nationale". La délégation comprend également Marcel Lanteirès, adjoint, et le capitaine Charles-Henri Demesmay ou de Mesmay. Le Colonel Rouquette meurt subitement et il est remplacé par Marcel Lanteirès. Le capitaine de Mesmay rejoint les Résistants de Paul Bouchet qui a remplacé son frère Louis, arrêté et déporté en février 1944. Le 12 septembre 1944, l'état de siège est décrété et le maire appelle toutes les personnes dont la présence n'est pas indispensable à quitter la ville immédiatement. De Mesmay participe activement aux pourparlers pour l'évacuation des civils et pour la libération des Résistants royannais, prisonniers et condamnés à mort en novembre 1944. Il remplace Marcel Lanteirès dans ses fonctions de maire en janvier 1945.
Yves Domecq (mai 1945 - septembre 1945)
Après la Libération de Royan en avril 1945, les autorités pétainistes sont suspendues par le gouvernement provisoire mais les élections ne peuvent être organisées avant la fin de la guerre. Le docteur Yves Domecq est nommé président d'une nouvelle délégation spéciale. Résistant de la première heure, responsable de la Résistance civile sous le nom de Toto, il restera conseiller municipal gaulliste jusque dans les années 1970. Il est l'un des fondateurs du ROC omnisports dont il préside la section rugby, il fonde le Rotary Club local, organise le service maternité de l'hôpital de Royan et est l'un des fondateurs de la clinique Pasteur.
Charles Regazzoni (30 septembre 1945 - 26 avril 1953)
Des élections régulières sont organisées en septembre 1945, critiquées par les Royannais évacués qui s'estiment mis à l'écart. C'est un personnage peu connu qui est élu maire. Fils d'un ouvrier piémontais, il fonde son entreprise de travaux publics à Royan après la 1ère guerre mondiale. Il sera surnommé "le maire des ruines" car la ville a été en grande partie détruite par le bombardement de 1945. Il réalise le déminage et le déblaiement et met en œuvre à partir de 1947 le plan de Reconstruction de la ville. En 1950, la mairie s'installe définitivement aux Palmiers, avenue de Pontaillac, renonçant à l'Hôtel de Ville prévu place de la Renaissance (place Charles de Gaulle). Charles Regazzoni perd la mairie en 1953 au profit de Max Brusset mais est élu Conseiller Général en 1955, poste qu'il conservera jusqu'à sa mort en 1968. Il crée la maison de retraite de Saint-Augustin.
Max Brusset (mai 1953 - mars 1959)
Journaliste et homme de radio, il débute sa carrière politique dans les cabinets ministériels et devient, en 1934, chef de cabinet de Georges Mandel. En 1940, il s'engage dans la Résistance, dans le réseau Combat. Il est arrêté en 1942, relâché puis arrêté à nouveau en 1944. Condamné à mort, il est délivré par un commando de maquisards. En 1946, il est élu député de Charente-Maritime sous l'étiquette gaulliste. Sous son mandat sont inaugurés plusieurs monuments emblématiques de la Reconstruction: le Front de Mer, la Poste, le Marché couvert, l'église Notre-Dame. Battu aux législatives de 1958 après une campagne très dure, il démissionne de ses fonctions de maire et abandonne la vie politique.
Amiral Hubert Meyer (mars 1959 - mars 1965)
Brillant officier, négociateur pendant les poches de Royan et de La Rochelle, oncle de Didier Quentin qui sera maire de Royan, l'Amiral Meyer quitte la marine en 1954, et se retire dans la région de Royan, d'où est originaire son épouse Hélène, propriétaire du Château de Mons. Élu maire, il préside à la poursuite de la renaissance de la ville détruite avec l'inauguration du Casino Municipal, l'achèvement de l'église Notre-Dame, du Port, du Stade. La Tache Verte se termine, la piscine de Foncillon est ouverte, le collège, rénové, devient lycée d'État et la ville se dote de nouvelles armoiries. Le 13 juin 1963, le maire reçoit le Président Charles de Gaulle au Palais des Congrès et Royan triomphe à Interville le 9 juillet 1964. L'Amiral Meyer se retire des affaires publiques en 1965. Dans le premier numéro du Bulletin Municipal de Royan, daté de mars 1962, il livre ses réflexions sur la vocation de Royan. Extrait :
Quand viendra la période de l'entretien de notre ville, le ravalement de nos constructions pimpantes mais quelque peu fragiles, le renouvellement de nos attractions touristiques qui auront à subir les exigences de la mode, alors que dans le même temps s'accroîtra l'âpreté de la concurrence, il pourra advenir que l'équilibre économique soit rompu. Ce grave écueil ne saurait être évité que pour autant que Royan sera maintenu en continuelle expansion, tant en superficie qu'en qualité, ce qui exigera de tous ceux qui sont dévoués à la ville un constant effort d'imagination, un dynamisme inlassable et de nombreux sacrifices.
Jean-Noël de Lipkowski (mars 1965 - mars 1971 - mars 1977)
Lors de la campagne municipale, il est reproché à l'Amiral Meyer l'inachèvement du port et du stade. La liste entière du gaulliste Jean-Noël de Lipkowski est élue. Descendant d'une famille d'aristocrate polonais, capitaine dans les parachutistes des Forces Françaises Libres, le nouveau maire de Royan est un diplomate qui sera secrétaire d'État aux Affaires Étrangères puis ministre de la Coopération en 1976. Il est également député de la 5e circonscription de Royan de 1962 à 1968, de 1973 à 1976, puis de 1981 à 1997. Il achève le quartier de Foncillon et inaugure le nouveau port en haut profonde le 7 août 1965, mettant ainsi un point final au programme initial du plan d'urbanisme. Il réalise le CAREL, le Centre Audiovisuel de Royan pour l'Etude des Langues en 1965 et préside le SIVOM de la Presqu'île d'Arvert (Syndicat Intercommunal à Vocations Multiples), créé le 28 octobre 1968, qui réunit 21 communes. Sous son mandat, le Festival International d'Art Contemporain de Royan fait de la ville un haut lieu culturel. Jean-Noël de Lipkowski fut aussi, le 21 avril 1967, l'arbitre du dernier duel officiel ayant eu lieu en France, opposant les députés Gaston Defferre et René Ribière. En 1975, la population de Royan est de 18062 habitants.
Guy Tétard (mars 1977 - 1979)
Ingénieur, géomètre-expert, Guy Tétard a ouvert un cabinet à Royan en 1953 qu'il dirige jusqu'en 1992. Adjoint aux travaux de 1965 à 1971 puis 1er adjoint de 1971 à 1977, il ne sera maire que deux ans, poussé à la démission après sa mise en cause dans une affaire immobilière que certains qualifient de "cabale politique". Membre du Lion's Club depuis 1957, il fut également le Président fondateur du Secours Catholique. Il contribua avec d'autres parents d'élèves à la création de l'école Sainte-Marie/Saint Jean-Baptiste. Pendant son mandat, le nouveau golf de Royan est inauguré à Maine-Gaudin.
Pierre Lis (1979 - mars 1983)
Enseignant, Résistant, secrétaire de l'office régional des anciens combattants, directeur du cabinet de Tanguy Prigent, alors ministre des anciens combattants du gouvernement de Guy Mollet, Inspecteur général du ministère des Anciens combattants, Pierre Lis avait pris sa retraite à Royan en 1974. Il devient maire dans un contexte politique troublé après la démission de Guy Tétard. Il fait racheter le Garden Tennis par la ville en décembre 1980, réalise le nouvel immeuble du CAREL près du stade, agrandit le port avec une séparation entre le port de plaisance et le port de pêche protégé par un nouveau quai près duquel s'installe la criée due à l'architecte Marc Quentin. C'est également en 1979 qu'est créée la zone commerciale de Royan 2.
Il est le père de Michel Lis "Le Jardinier", grand reporter et chroniqueur.
Jean-Noël de Lipkowski (mars 1983 - mars 1989)
Ce troisième mandat de Jean-Noël de Lipkowski est marqué par les destructions du Casino Ferret en 1985 et du Portique en 1986. Peu entretenue et encore mal acceptée par une partie des Royannais, l'architecture 50 se dégrade. En 1987, la façade du Palais des Congrès qui se fragilise est recouverte d'un rideau de verre. Le projet de complexe touristique et hôtelier voulu par le maire à l'emplacement de l'ancien casino, avec une tour de 58 mètres de haut, dessinée par l'architecte Olivier-Clément Cacoub, sera au cœur de la campagne des municipales en mars 1989. Celles-ci opposent le maire sortant et son adjoint aux Finances, Philippe Most. Ce dernier proposait un projet concurrent, le « Forum de la Mer » avec aquarium, musée de l'huître et amphithéâtre.
Philippe Most (mars 1989 - mars 1995 ); (mars 2001 - mai 2006)
Médecin psychiatre, adjoint aux finances depuis 1983, Philippe Most annule le projet Cacoub de son prédécesseur dès son arrivée à la mairie. En 1989, est posée au Fort du Chay, la première pierre d'un nouveau centre de Thalasso qui ouvrira en 1991. La même année, le Front de Mer est "relooké" avec terrasses fermées et auvents ondulants, modification peu cohérente avec la composition d'origine et peu appréciée. Après diverses atteintes, le patrimoine des années 50 redevient à la mode et la création, en 1992, d'une ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) permet de le protéger. Philippe Most est également président du SIVOM qui comporte 43 communes en 1991 puis président de la Communauté de Communes du Pays Royannais créée le 27 décembre 1995 qui rassemble 31 communes et compte plus de 50 000 habitants. Le port est de nouveau agrandi, passant à 1000 places et une esplanade prolonge la perspective du boulevard Briand vers la mer. De Pontaillac au Chay est aménagée une promenade piétonnière. Le parc des Jardins du Monde ouvre en 2002. La nouvelle façade Verthamon est inaugurée en 2003. En 2004, le nouveau musée de Royan s'installe dans les anciennes halles de Pontaillac. En 2006, Philippe Most démissionne pour raisons de santé.
Henri Le Gueut (av. 2006 - mars 2008)
Henri Le Gueut, pharmacien, premier adjoint, succède à Philippe Most. Il poursuit la politique entamée, notamment la rénovation des Voûtes du Port qui seront inaugurées en juin 2008.
Didier Quentin mars 2008 -
La biographie de Didier Quentin
En savoir plus : Royan sur Maires de Monique Chartier, aux Éditions Bonne Anse.